Une troupe belge sur les planches d’Avignon
Du 5 au 26 juillet, le festival d’Avignon accueillera deux comédiens venus tout droit de Belgique : Quentin Style et Alizé Beaufays. Ils y joueront la pièce « 1, 2, 3 Sommeil ! ». Entre humour absurde, hypnose et quête de divorce rocambolesque, leur vaudeville belge promet de surprendre. Mais la participation au festival d’Avignon représente un coût important. Pour faire face aux frais liés à cette aventure, ils lancent une cagnotte participative sur Ulule.
Affiche de la pièce " 1, 2, 3 sommeil ! "Cet été, le Festival d’Avignon accueillera la pièce 1, 2, 3 Sommeil !, un vaudeville singulier né de l’imagination de Quentin Style, auteur, metteur en scène et comédien belge. La pièce nous plonge en octobre 1929 dans la maison d’un couple au bord de l’implosion. Marguerite et Édouard veulent tous deux divorcer, mais chacun cherche à en tirer avantage, ils veulent conserver l’entièreté du patrimoine commun. Pour ça, une seule solution : prouver que l’autre a un amant. Manipulations, espionnage amoureux et même hypnose s’enchaînent dans un rythme comique effréné.
L’hypnose, justement, occupe une place centrale dans la pièce. «Mon père est hypnothérapeute», confie Quentin.
Depuis l’enfance, l’hypnose est un sujet qui me fascine. J’avais envie d’en faire un clin d’œil mais aussi un moteur de jeu dans la pièce.
De l’improvisation à la comédie
Quentin Style n’en est pas à son coup d’essai. Après une première participation au festival d’Avignon en 2023, dans une pièce de Josiane Balasko, il revient avec son propre projet, porté par l’ASBL Imaginez. L’artiste a derrière lui douze années d’improvisation et joue dans des pièces depuis 2017. Pour 1, 2, 3 Sommeil !, il a d’abord écrit une première version, avant de tout reprendre à zéro pour se plonger dans l’univers dynamique du vaudeville.
À ses côtés sur scène, la namuroise Alizé Beaufays. Formée en improvisation depuis dix ans et passée par les Cours Florent, elle a intégré le projet à la suite d’un casting afin de remplacer une comédienne absente pendant une partie du festival.
C’est un vrai défi pour moi : c’est la première fois que je joue une pièce entièrement écrite, sans improvisation.
Avignon, une vitrine qui a un prix
Jouer au festival d’Avignon est une opportunité rare. Mais celle-ci a un coût : location de salle, communication, hébergement, transports… L’équipe joue dans le cinéma « Le vox », sur la place de l’Horloge, dans une salle de 170 places qu’il faudra remplir pendant 19 jours. Et cela ne sera pas une mince affaire !
Sans subvention, la troupe finance elle-même le projet. Pour alléger la charge, elle a lancé une cagnotte participative sur la plateforme en ligne Ulule. 600 euros ont déjà été récoltés, mais l’objectif principal est d’atteindre les 1 500 euros, notamment pour couvrir les frais de communication qui représentent une dépense de 1 000 euros.
Pour remplir la salle du cinéma « Le Vox », il faut se démarquer parmi les 1 700 spectacles présentés lors du festival d’Avignon, il faut aller au contact du public. Tractage intensif, démarchage de rue… Quentin et Alizé misent aussi sur une touche d’originalité : « On distribue des friandises avec toutes les infos sur la pièce. C’est une façon de marquer les esprits. »
L’absurde belge en étendard
1, 2, 3 Sommeil ! revendique une "belgitude" assumée. L’absurde et l’autodérision sont omniprésents. « Ce qui plaît aux Français, c’est notre humour belge, ce goût du décalé, cette manière de rire de nous-mêmes », sourit Alizé.
Un style bien de chez nous, à l’image de ce duo passionné qui, malgré les difficultés, fait le pari d’Avignon.


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