Une présence lumineuse : souvenir du pape François par le père Christian Michel, vicaire général du diocèse de Mende
Le père Christian Michel, administrateur du diocèse de Mende, garde un souvenir inaltérable de l’élection du pape François en 2013. Témoignage à la fois personnel et universel, nourri par l’émotion vive de sa disparition.
Pape François, le 13 mars 2013, photo prise depuis la place Saint-Pierre, juste après son élection. © Tenan"Un choc", confie le père Christian Michel. Quand il apprend la mort du pape François, lundi matin, la surprise est immense : "On savait sa santé fragile, mais pas à ce point. La veille encore, il apparaissait affaibli, certes, mais présent."
Alors secrétaire général de la faculté pontificale du Teresianum à Rome, le père Michel était sur la place Saint-Pierre en mars 2013, lorsque le nouveau pape est apparu à la loggia. Un moment encore très vivant dans sa mémoire : "La fumée blanche venait d’être annoncée par Radio Vatican. Nous avons accouru depuis l’université, et nous étions là, juste en face, lorsque les rideaux se sont ouverts."
Un visage, un prénom, une émotion
Ce qui frappe d’abord, ce n’est pas le choix du prénom François – "surprenant, chargé de sens" – mais le visage du nouveau pape : "Il n’avait pas un grand sourire, mais une lumière dans les traits. On a tout de suite perçu une retenue pleine d’émotion, une humanité à fleur de peau."
Puis viennent les premiers mots. Et là, l’évidence : "Il serait un pasteur. C’était clair dès la première phrase. Quand il s’est incliné pour demander la prière du peuple, cela a marqué les esprits. Un moment singulier, fort."
Une parole simple, enracinée et universelle
De ce pontificat, le vicaire général du diocèse de Mende retient d’abord une cohérence : "La Joie de l’Évangile", première grande exhortation du pape, a donné le ton d’un pontificat centré sur la proximité, la justice, la paix, l’écologie et la dignité humaine.
"Rappelons-nous Lampedusa, les voyages, les gestes symboliques, les dialogues avec les périphéries… François a tenu une ligne claire : rejoindre chacun là où il est, d’où qu’il vienne."
Même là où son arrivée ne suscitait pas d’enthousiasme immédiat, il parvenait à toucher les cœurs : "Son langage, parfois déroutant, restait toujours simple, enraciné, et porteur d’espérance."
Une mort comme un signe
Le décès du pape François, au lendemain de la fête de Pâques célébrée cette année à la même date par catholiques et orthodoxes, est pour le père Christian Michel un signe fort d’unité et d’espérance : "Il nous a accompagnés jusqu’au bout, dans ses paroles et dans sa vulnérabilité. Cette fin de vie nous l’a révélé dans toute sa vérité."
À Mende, lors de la messe hommage à la cathédrale, les réactions des fidèles témoignaient de cette universalité : "François a parlé à tous. Il a été un pape profondément humain, un pasteur attentif, un semeur de confiance."
Un pape pour aujourd’hui… et pour demain
Le père Christian Michel en est convaincu : "Le pape François est une mémoire vivante. Il nous lègue une Église en marche, humble, mais tournée vers l’avenir. Ce qu’il a semé, c’est à nous maintenant de le faire grandir."




