Une opération innovante pour guérir l’endométriose par le froid

Toute la semaine, le CHU de Rennes accueillait l'École d'automne européenne sur l'endométriose. Elle rassemble de nombreux experts internationaux de la pathologie à Rennes. Objectif : former les jeunes chercheurs à la maladie. C'est la première initiative en France dans le cadre du plan de lutte national contre l'endométriose. Cette inflammation gynécologique a un impact majeur sur la qualité de vie et la fertilité des femmes touchées.

Une opération innovante pour guérir l'endométriose mais déjà pratiquée

Cette semaine est aussi l'occasion de revenir sur une opération innovante, par le froid, pour traiter cette maladie. Une opération déjà utilisée dans le traitement de certains cancers depuis 15 ans mais son application à l’endométriose est devenue assez répandue dans le milieu de la radiologie interventionnelle depuis environ 5 ans.

Une alternative prometteuse mais qui ne s’adresse pas à tous les types d’endométriose nous explique le Pr Krystel Nyangoh Timoh, gynécologue au CHU de Rennes : « la cryothérapie est une technique innovante pour traiter l’endométriose de la paroi abdominale. Soit sur une cicatrice de paroi au niveau de l’ombilic (suite à une césarienne par exemple) ou au niveau des muscles droits de l’abdomen ». L'intervention a en plus l’avantage de ne pas laisser de cicatrice, et de permettre un rétablissement rapide.

Comment se passe l’opération ?

Le Dr Thibaud Morcet-Delattre, radiologue du centre Eugène-Marquis à Rennes, explique que cela consiste à « détruire des cellules en les piégeant dans une boule de glace ». Concrètement, le chirurgien plante une aiguille à travers la peau au niveau de la paroi abdominale et libère du froid extrême, à -40 °C.  Cette glace va permettre de détruire les lésions d’endométriose, des cellules qui sont à un endroit inapproprié et provoquent des douleurs.  

Une opération efficace

Cette chirurgie dite « mini-invasive » a déjà obtenu d’excellents résultats sur les réductions de la douleur. « Elle permet aussi d’éviter une incision chirurgicale car on sait que plus on opère des patientes plus elles peuvent développer des douleurs résiduelles ou de nouvelles douleurs », explique le Pr Krystel Nyangoh Timoh. A ce jour, cette opération a été pratiquée sur 10 patientes à Rennes avec 100% d'efficacité.