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Une nouvelle méthode pour des huîtres 100% locales sur l’étang de Thau

Une nouvelle méthode pour des huîtres 100% locales sur l’étang de Thau

Un article rédigé par VB - RCF Hérault, le 26 août 2025 - Modifié le 26 août 2025
L'invité du matin (Hérault)Une nouvelle méthode pour des huîtres made in étang de Thau !

Une technique innovante de captage des naissains ouvre la voie à la production d’huîtres directement sur l’étang de Thau. Alexandre Cessateur, ostréiculteur, nous explique comment cette méthode pourrait transformer l’ostréiculture locale.

Comment être moins dépendant des naissains de l'Atlantique ? © Bernard BlancComment être moins dépendant des naissains de l'Atlantique ? © Bernard Blanc

Des défis persistants pour l’ostréiculture thauvenole

L’ostréiculture sur l’étang de Thau traverse depuis le début des années 2000 une période difficile. Maladies, pollutions urbaines et effets du changement climatique fragilisent les exploitations. À cela s’ajoutent la difficulté de renouveler les générations d’ostréiculteurs et des contraintes économiques lourdes, entre coûts de production élevés et risques sanitaires importants.

Face à cette réalité, certains professionnels misent sur l’innovation. "Développer de nouvelles techniques est indispensable pour assurer l’avenir de notre métier", affirme Alexandre Cessateur, jeune ostréiculteur installé sur l’étang.

Une méthode innovante de captage des naissains

Longtemps, on a pensé que l’étang de Thau n’était pas adapté au développement des huîtres au stade larvaire. Pourtant, une nouvelle méthode de captage et d’élevage pourrait bien changer la donne.

Le processus repose sur un cycle naturel : entre fin juin et mi-juillet, les huîtres pondent et leurs larves flottent dans l’eau durant trois semaines avant de chercher un support pour se fixer. Les ostréiculteurs installent alors des collecteurs, qu’ils sortent régulièrement pour les nettoyer. Objectif : empêcher que d’autres organismes marins n’occupent l’espace vital.

La méthode ne demande pas non plus trop de travail supplémentaire. "Il faut mettre les tiges à l’eau, les lever une fois par semaine, et en septembre, on les tape pour faire tomber les huîtres", détaille Alexandre. Dès que les coquillages atteignent 3 cm, ils sont collés sur des cordes avec du ciment, avant de repartir grandir dans le bassin, jusqu’à devenir laiteux et prêts à la consommation.

"Le secret, c’est d’avoir des collecteurs qu’on peut lever et sécher chaque semaine. Cela permet aux huîtres de bien s’installer et d’éviter la concurrence", ajoute l’ostréiculteur. Grâce à ce système, les jeunes huîtres peuvent être prêtes à se développer dès la mi-septembre, sans charge de travail excessive.

Vers une production 100% locale

Jusqu’ici, l’étang dépendait en grande partie des naissains venus de l’Atlantique. Cette nouvelle approche pourrait réduire cette dépendance et permettre de produire des huîtres entièrement locales, mieux adaptées aux conditions spécifiques de l'étang de Thau.

L’espoir est aussi sanitaire : "Nous espérons que les huîtres nées ici seront un peu plus résistantes aux maladies comme le Vibrio, qui peut tuer jusqu’à 60 % des jeunes coquillages. C’est encore une démarche expérimentale, mais elle est pleine de promesses", souligne Alexandre.

Objectifs et perspectives pour la filière

À court terme, les ostréiculteurs visent une récolte réussie et un chiffre d’affaires stable pour les fêtes de fin d’année, période clé pour la profession. Alexandre Cessateur fixe un cap : atteindre, pour 2026, une production composée pour moitié d’huîtres nées et élevées sur l’étang.

Cette innovation marque un tournant. Entre tradition et nouvelles pratiques, l’ostréiculture thauvenole explore un avenir plus durable, local et respectueux de l’environnement.

L'invité du matin © RCF 34
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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