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Une nécessaire adaptation à la chaleur à l'heure du changement climatique

Une nécessaire adaptation à la chaleur à l'heure du changement climatique

Un article rédigé par LD - RCF, le 1 juillet 2025 - Modifié le 2 juillet 2025
L'Invité de la MatinaleCanicule : comment s'adapter à un climat de plus en plus étouffant ?

16 départements en vigilance rouge à cause de la canicule, 68 départements en vigilance orange, les grandes chaleurs forcent les français à s'adapter. Depuis plusieurs jours les autorités locales et nationales ne cessent de répéter à la population de s'hydrater, de privilégier les endroits frais... Des solutions temporaires à un problème qui va empirer alertent les climatologues. Comment pouvons-nous nous adapter aux vagues de canicule ? Éléménts de réponse avec Yamina Saheb, ingénieur, chercheuse en politique climatique et co auteur du GIEC et Luc Smessaert, vice président de la FNSEA.

Comment pouvons-nous adapter nos modes de vie à la montée des températures ? © DRComment pouvons-nous adapter nos modes de vie à la montée des températures ? © DR

Près de 1350 écolés publiques fermées, accès gratuit aux piscines municipales dans certaines communes, mise à l'arrêt de centrales nucléaires...la canicule touche l'Hexagone entier et n'épargne aucun département. Le gouvernement rappelle les bons comportements à adopter sur son site vivre-avec-la-chaleur.fr : ouvrir les fenêtres au lever du jour, vérifier ses ventilateurs...mais pour Yamina Saheb, ingénieur et co-auteur au GIEC, il faut envisager des réponses "à long terme".

Adapter les logements

"La France fait partie des pays où on a un déni du besoin de froid parce que nous étions un pays qui avait plutôt besoin de chaud ou de chauffage" pour Yamina Saheb. En janvier 2025 encore, l'Assemblée Nationale votait un texte interdisant aux propriétaires fonciers de louer des "passoires thermiques", ces bâtiments qui laissaient sortir la chaleur et consommaient donc anormalement de l'énergie pour leur chauffage. En cas de canicule, ces mêmes bâtiments deviennent des "bouilloires thermiques" pour leurs occupants, limitant le raffraichissement de la température à l'intérieur. "Dans ces bâtiments-là, il faudra trouver des solutions pour la partie refroidissement" affirme Yamina Saheb. Parmi les pistes pour faciliter le raffraichissement des "bouilloires thermiques" la végétalisation "autant que possible", "débitumer pour éviter d'avoir des îlots de chaleur", l'utilisation de "matériaux de changement de phase", remplacer les toits en zinc par des "toits en blanc"...

Des travaux nécéssaires dans la mesure où les climatologues sont pessimistes quand à l'augmentation de la température. "Il n'y a pas de doute, les canicules sont liées au changement climatique [...] et il y a malheureusement le risque que nous dépassions l'objectif des 1,5 degrés celsius d'augmentation de la témpérature, et bien plus tôt que la fin du siècle, dans les décennies à venir." À l'avenir, Yamina Saheb espère donc des réglementations publiques pour contraindre au changement. "On n'a pas de politique de long terme. Je prends le cas de Paris. On aurait dû le faire il y a 20 ans, mais il faut qu'on se dépêche de concevoir le refroidissement de la ville. Paris pourrait être refroidie grâce à de la géothermie, grâce à de l'eau de Seine." L'exécutif semble se saisir du problème. La semaine dernière la ministre de l'Environnement, Agnès Pannier-Runacher dédiait une matinée à la rencontre à Meudon des acteurs locaux participant "à l’adaptation des lieux de vie aux effets du dérèglement climatique".

Transformer l'agriculture

Le secteur du bâtiment n'est pas le seul à être fortement impacté par l'augmentation des températures. Si la chaleur touche les hommes, elle n'en épargne pas moins les animaux et les végétaux. Victimes de sécheresses depuis plusieurs étés, les agriculteurs et les éleveurs redoutent déjà l'été 2025. Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA détaille : "la vigne qui est en train de griller sur place, [...] on doit aussi faire la moisson tout en évitant aussi les incendies." Face aux changements climatiques, les agriculteurs doivent donc eux-aussi s'adapter. Des adaptations qui posent parfois question, à l'image des débats autour de l'installation de mégabassines et de retenues d'eau. Si Luc Smessaert évoque lui aussi la nécéssité de "pouvoir stocker un peu plus d'eau en hiver pour pouvoir l'utiliser en été", d'autres solutions telles que "l'arrosage au goutte-à-goutte, ou l'arrosage la nuit, pour que justement chaque goutte soit utilisée au mieux" sont aussi au cœur des discussions". Aujourd'hui, seules 5% des parcelles sont arrosées, une proportion qui pourrait être amenée à augmenter.

Pour l'heure, la France reste encore calfeutrée, à l'abri de la chaleur. Depuis le 1er juillet 2025, les entreprises ont l'obligation d'adapter les conditions de travail des employés lors des canicules. Un ouvrier de 35 ans est décédé des suites d'une journée de travail dans la chaleur à Besançon. 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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