Une humoriste réalise un geste sexuel lors d'un spectacle dans une église basque
Le 29 juin, l'artiste espagnole Ane Lindane a créé la polémique après avoir simulé un acte de masturbation avec un crucifix à la main dans le cadre d'un spectacle dans l'église d’Arbérats-Sillègue, dans les Pyrénées-Atlantiques. Le diocèse de Bayonne y dénonce un "sacrilège".
L'humoriste espagnole Ane Linedane lors de son spectacle dans l'église d'Arbérats-Sillègue (Pyrénées-Atlantiques). Crédits : XLe dimanche 29 juin au matin, l'humoriste espagnole Ane Lindane était programmée par le festival musical Euskal Herria Zuzenean (EHZ) pour une prestation de stand-up dans l'église Saint-Laurent d’Arbérats-Sillègue (Pyrénées-Atlantiques).
Dans les extraits du spectacle, relayé sur son compte X, elle se positionne debout sur l'autel de l'église en train de mimer un geste de masturbation à l'aide d'un crucifix en criant : "Hil da jainkoa" ("Dieu est mort" en basque). L'objet est ensuite jeté au sol.
Sur sa publication, l'artiste originaire de Bilbao, dans les Pays Basques espagnols, commente : "Dans une église non profanée, 200 personnes ont ébranlé les fondements du catholicisme par des éclats de rire. Nous avons profané, blasphémé et dénoncé les abus sexuels dans l'Église".
Indignation dans la communauté catholique
Au-delà des "éclats de rires", la scène a fait scandale, à la fois en France et en Espagne, y compris parmi les paroissiens présents.
Dans un communiqué datant du mercredi 2 juillet, le diocèse de Bayonne dénonce des "gestes particulièrement obscènes" et des "propos violemment antichrétiens". Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, déclare dans le texte : "De tels agissements, qui précisons-le, se sont produits dans une église consacrée au culte, heurtent profondément la communauté catholique. Ils constituent, aux yeux de l’Église, un sacrilège qui appelle un acte de réparation".
Selon Ici Pays Basque (ex-France Bleu), le prélat informe qu'une messe de réparation aura lieu le 8 juillet.
Interrogé par Sud Ouest, le maire d'Arbérats-Sillègue, Sauveur Bacho, dénonce fermement le geste, sans pour autant remettre en cause le travail du festival EHZ.
Du côté espagnol, la Fédération espagnole des avocats chrétiens accuse Ane Lindane d'avoir traversé la frontière pour son geste, étant donné que le délit de blasphème n'existe pas en France. Sa présidente, Polonia Castellanos, a fait savoir qu'une plainte a été déposée contre l'humoriste, en vertu de l'article 525 du Code pénal espagnol, qui prévoit un délit "d'offense aux sentiments religieux".
Enquête ouverte par la parquet de Bayonne
Dans la foulée, le parquet de Bayonne s'est saisi des faits après que les images ont été largement relayées sur les réseaux sociaux. Une enquête est ouverte pour "exhibition sexuelle, dégradations et provocation à la haine en raison de religion".
Face à la polémique, Ane Lindane s'est justifié sous un ton ironique. "Je n’étais pas moi-même, c’était le Diable. Je suis possédée ! Je suis victime", dit-elle dans une vidéo publiée sur X. Elle précise par ailleurs avoir reçu un grand nombre de menaces de mort et de viol.
Auprès d'Ici Pays Basque, l'artiste de 36 ans affirme n'avoir "rien cassé, rien sali, rien dégradé". "Ce que j'ai fait, c'était pas pour de vrai, c'était une fiction. En revanche, beaucoup de choses que fait l'église catholique, c'est pas de la fiction. N'oublions pas tous les abus qui se sont passés dans des collèges catholiques français", a-t-elle dit, en référence au scandale de Bétharram.




