Une église d’Illkirch-Graffenstaden devient la première en France à atteindre le plus haut niveau du Label Église Verte
Le 5 octobre 2025 l’Eglise protestante Sous les Platanes située à Graffenstaden, sera récompensée pour avoir atteint le plus haut palier du label Église Verte. Une première en France. Cette certification apparue en 2017 permet aux paroisses de s’évaluer dans leurs actions en faveur de la Création. Le pasteur Amaury Charras, moteur de cet engagement écologique, y a officié pendant neuf ans.
Confirmation religieuse avec la remise d'un arbre dans l'église Sous Les PlatanesLe label Église verte évalue annuellement les avancées écologiques des paroisses volontaires. Celles-ci doivent remplir un questionnaire afin d'établir leur éco-diagnostic après étude de cinq domaines (célébrations et catéchèse ; bâtiments ; terrain ; engagements local et global et modes de vie). L'association Église verte, co-dirigée par la Conférence des évêques de France, la Fédération protestante de France et l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, s’en charge.
Les communautés participantes se voient alors octroyées un niveau : Graine de Sénevé, Lis des champs, Cep de vigne, Figuier ou Cèdre du Liban. Pour parvenir au cinquième et dernier palier, Cèdre du Liban, il faut que toutes les jauges du questionnaire atteignent 75% et que la paroisse s’engage à en aider d’autres.
Une paroisse Alsacienne victorieuse
C’est le cas de l’Eglise Sous les Platanes, menée jusqu'à il y a peu par le pasteur Amaury Charras, 45 ans. Sensible depuis l’enfance à la nature et inspiré par l’encyclique Laudato Si du Pape François (2015), il entame des démarches écologiques dans sa paroisse avant de se lancer dans ce processus. “On a commencé par un jardin partagé avec quelques bananes en permaculture. Les enfants y mettaient des oignons, des potimarrons, du maïs… des petites choses qui poussent facilement ! ”, raconte ce natif de Hœnheim .
Ces premiers pas s’adressaient surtout aux fidèles les plus jeunes. “Chaque enfant entrant dans une démarche de catéchèse reçoit un petit arbre de dix centimètres, et puis, il le voit grandir, l'entretient année après année et à sa confirmation, il le récupère avec une célébration spéciale de fin de parcours”, explique Amaury Charras. Ces actions ont peu à peu séduit le reste de la communauté qui s’est engagée toute entière dans ce projet jusqu’à atteindre le sommet du label. “Les démarches écologiques peuvent paraître contraignantes mais avec un label comme ça, on s’encourage mutuellement et se motive à aller plus loin”, analyse-t-il avec recul.
Une foi transformée
Cette réflexion écologique s’inscrit désormais dans sa manière de vivre la foi. "Aujourd'hui sans aimer ce lien a toute la Création, il me manquerait quelque chose", admet le pasteur.
Ça fait vraiment partie de ma vision spirituelle. Aimer mon prochain et aimer la nature sans y voir Dieu : il me manquerait quelque chose. Aimer Dieu et mon prochain, sans y voir la nature : il me manquerait quelque chose
ponctue celui qui s’est récemment installé en Suisse.
En 2024, 795 communautés étaient labellisées dont 100 dans le Grand-Est, ce qui en fait la troisième région française la plus intéressée par cette certification derrière l'Ile-de-France et l'Auvergne Rhône-Alpes.


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