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Une économie à réinventer : les conseils de deux économistes au gouvernement Lecornu II

Une économie à réinventer : les conseils de deux économistes au gouvernement Lecornu II

Un article rédigé par Philomène Dubois - RCF, le 13 octobre 2025 - Modifié le 13 octobre 2025
Le Débat du jourQuelles devraient être les priorités de l’économie française ?

Alors que le gouvernement Lecornu II a été nommé durant la soirée du dimanche 12 octobre, le Premier ministre doit présenter une première copie de son budget pour l’année 2026 mardi 14 octobre. Michel de Rosen, chef d’entreprise et essayiste, et Christian Saint-Étienne, universitaire et économiste, essaient de dresser les priorités dont devra se saisir le nouveau ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique, Roland Lescure.

Michel de Rosen et Christian Saint-Etienne © RCF-Radio Notre DameMichel de Rosen et Christian Saint-Etienne © RCF-Radio Notre Dame

Au cœur d’une séquence dramaturgique politique marquante, le nouveau gouvernement a une mission : trouver un budget avant décembre pour permettre à la France de retrouver un semblant de stabilité pour ses partenaires et redresser le déficit.

Construire une économie ouverte sur l’international

Michel de Rosen et Christian Saint-Étienne s’accordent sur un point : l’économie française est restée coincée en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le marché est alors fermé et le gouvernement français peut adapter sa politique en fonction du contexte du marché national. Ce temps est révolu. Christian Saint-Étienne s’inquiète des conséquences du maintien de ce regard fermé, qui ne prend pas en compte le contexte économique international, sur le marché français. Dans son viseur : la taxe Zucman, un poison pour une économie française qui tourne déjà au ralenti. « Si on voulait faire un impôt sur la fortune intelligent, ce qui est possible, il faut que ce soit fait au minimum au niveau européen, idéalement au niveau mondial. Mais faire, par exemple, la taxe de Zucman, qui est mal calibrée d’une part, et dans le seul pays qui est le plus fiscalisé au monde, c’est une imbécillité totale. »

Quand on voit des sondages selon lesquels 80 % de la population est favorable à la taxe Zucman, sans réfléchir au fait qu’on ne peut pas le faire dans un seul pays, ça veut dire aussi que tout le système éducatif, tout le système médiatique travaille en univers clos, mentalement.

La concurrence fiscale se joue tant au niveau mondial, avec notamment la Chine et l’Inde, qu’au niveau de l’Union européenne. L’économiste déplore un manque de conscience des Français : « Quand on voit des sondages selon lesquels 80 % de la population est favorable à la taxe Zucman, sans réfléchir au fait qu’on ne peut pas le faire dans un seul pays, ça veut dire aussi que tout le système éducatif, tout le système médiatique travaille en univers clos, mentalement. »

Dire la vérité aux Français

Le manque de prise de conscience de la situation par les Français, dénoncé par Christian Saint-Étienne, est en écho avec le discours de Michel de Rosen. Celui-ci adresse six recommandations aux politiques français :

  • « Les entreprises sont la solution, elles ne sont pas le problème. »
  • « Pensez à la France plus qu’à vos partis. »
  • « Ne fuyez pas devant les problèmes de la France et les décisions difficiles. Dites la vérité aux Français. »
  • « Parlez aux autres partis et surtout écoutez-vous les uns les autres. »
  • « Pensez à la création de richesses avant de penser à la distribution des richesses. »
  • « Pensez au “quoi” plus qu’au “qui”. »

Michel de Rosen et Christian Saint-Étienne s’accordent sur le fait qu’il faut que les politiques se saisissent des questions de fond : conflits géostratégiques, désindustrialisation, croissance… Ils déplorent un retour du débat sur la question de la réforme des retraites, dans un contexte où une large majorité des pays européens se situent au-dessus des 62 ans, voire 64 ans. Christian Saint-Étienne invite à revenir sur la question de la pénibilité au travail et des congés maternité, sans pour autant remettre en cause les 64 ans.

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le Débat du jour
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