Sœur Nathalie Becquart est la sous-secrétaire du Synode des évêques. Elle est l’une des premières femmes nommées à un poste important au Vatican par le pape François. Une femme parmi les cardinaux de la Curie romaine : un symbole fort de ce pontificat. Sœur Nathalie Becquart témoigne à la veille des funérailles du pape François.
Au lendemain de Pâques, lundi 21 avril, le pape François a rendu son dernier souffle. Depuis sa mort, les hommages se multiplient, des personnes du monde entier viennent voir son corps exposé dans la basilique Saint-Pierre de Rome avant les obsèques qui auront lieu samedi 26 avril. À Rome, la ferveur des fidèles autour du souverain pontife ne cesse de croître. Parmi eux, sœur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques.
Accompagner le Saint-Père dans son chemin vers Dieu permet de lui dire au revoir, de le confier au Seigneur et de le remercier, de lui rendre grâce pour tout ce qu'il a donné au monde et à l'Église, témoigne la sous-secrétaire du Synode. "J'ai commencé à pouvoir aller me recueillir auprès de sa dépouille dans la chapelle Santa Marta, puis la procession l'a amené jusqu'à Saint-Pierre."
Ce qui me frappe, c'est sa grande simplicité, on le rencontrait comme un frère, un père ou encore comme un grand-père.
À la mort du pape François, la religieuse a perdu un ami avec lequel elle avait une relation de grande proximité spirituelle. "Ce qui me frappe, c'est sa grande simplicité, on le rencontrait comme un frère, un père ou encore comme un grand-père", relate-t-elle. A ses yeux, le pape François était toujours à l'écoute et prenait le temps pour chacun. "Pendant les pauses au Synode, quand j'étais à sa table, il racontait des blagues, il aimait beaucoup rire et il s'intéressait vraiment aux personnes", confie la sous- secrétaire du Synode.
Le pape François a multiplié les gestes symboliques pour que les femmes puissent faire partie et contribuer pleinement à la société et à l'Église. "Il a posé ses gestes forts de nomination de femmes à la Curie, mais avec l'enjeu que ce ne soit pas seulement à la Curie, que ce soit aussi sur le terrain, à tous les niveaux", explique Nathalie Becquart. Pour le souverain pontife, les processus de construction de la paix nécessitent l'implication des femmes, comme en témoigne cette célèbre déclaration "partout où l'on nomme des femmes, les choses vont mieux." C'est pour cette raison qu'il a nommé Nathalie Becquart sous-secrétaire du Synode des évêques pour piloter, avec le cardinal grec, le Synode sur la synodalité.
Il a manifesté symboliquement à travers ce geste d'un souci et d'un désir d'abord d'écouter les femmes, de les associer, et pas seulement au Vatican, mais dans toute l'Église.
Sa nomination au sein de la curie romaine est un signe fort pour l'Église et le monde. Avant elle, il y avait déjà eu des femmes en responsabilité à la curie romaine sous les pontificats précédents. Cependant, le pape François a été plus loin que ses prédécesseurs, car c'est une cause qui lui tenait à cœur. "Il a manifesté symboliquement à travers ce geste d'un souci et d'un désir d'abord d'écouter les femmes, de les associer pas seulement au Vatican, mais à toute l'Église", souligne sœur Nathalie Becquart.
Le prochain pape devra, comme l'ont fait ses prédécesseurs, poursuivre la réception du Concile Vatican II, dans un contexte mondial qui a tant besoin d'unité. Il devra servir l'unité, comme le font les cardinaux du monde entier, qui sont actuellement réunis à Rome dans le cadre du conclave pour élire le nouveau souverain pontife. Le futur pape devra poursuivre les chantiers débutés par le pape François sur la synodalité, la place des femmes et l'ouverture de l'Église aux réalités universelles du monde. "Le monde a besoin de trouver des chemins de paix, d'unité, mais en respectant la diversité qui est très grande", rappelle la sous-secrétaire du Synode des évêques.
Le monde a besoin de trouver des chemins de paix, d'unité, mais en respectant la diversité qui est très grande
En cette année jubilaire placée sous le signe de l'espérance par le pape François, que peuvent espérer les chrétiens du monde entier pour l'Église et pour son futur pape ? "Mon espérance pour l'Église, c'est vraiment qu'elle continue, comme le pape François, à se faire vraiment proche de tous et qu'elle leur manifeste, spécialement aux plus souffrants et à ceux qui sont dans la désespérance, qu'elle leur manifeste qu'il y a un chemin d'espérance possible", conclut sœur Nathalie Becquart.
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