Un vent nouveau souffle sur la foi : ces jeunes en quête de sens

Dans le diocèse de Moulins, le Père Lépée indique qu’il reçoit régulièrement des demandes ou des visites de jeunes souhaitant recevoir le baptême, la communion ou la confirmation. Ce qui relevait autrefois de l’exception devient aujourd’hui plus fréquent.

Pendant presque 4 mois, il ne se passait plus une semaine sans qu’un jeune frappe à la porte pour commencer un parcours. 

Ce constat local rejoint une tendance nationale. Selon les chiffres publiés par la Conférence des évêques de France en avril 2025, 17 884 jeunes et adultes ont été baptisés à Pâques cette année, soit une hausse de 45 % par rapport aux 12 160 baptisés de 2024. En 2023, ce chiffre s’élevait à 3 836, cette augmentation se poursuit pour la troisième année consécutive.

Une Église au plus proche des jeunes

Pour les jeunes concernés, les motivations sont diverses. Certains découvrent la foi de manière personnelle, parfois à travers une première expérience dans une église. D’autres arrivent avec des connaissances acquises via les réseaux sociaux. De nombreux jeunes suivent des créateurs de contenus catholiques sur TikTok, Instagram, Facebook ou YouTube. Ces influenceurs abordent des sujets religieux variés, avec pédagogie, ce qui permet à cette génération d’avoir une base de connaissances avant même d’entamer un parcours religieux.

Ils ne viennent pas de nulle part, ils ont souvent déjà écouté, regardé, réfléchi. Il est nécessaire de refaire la charpente de la foi, mais ils ont déjà les matériaux.

Dans certains cas, les jeunes qui se présentent ont été peu exposés à la foi par leur entourage familial. Leurs démarches peuvent surprendre leurs parents. Le clergé constate qu’il est parfois nécessaire de reprendre les fondements de la foi, même si les jeunes disposent déjà d’éléments acquis par d’autres biais. Le Père Lépée nous partage l’exemple d’une adolescente ayant lu un tiers de la Bible par elle-même avant même de demander un sacrement.

Des jeunes en quête de sens

Des chercheurs s’intéressent également à ce phénomène. Ce regain d’intérêt pour la religion, comme le précise Charles Mercier, s’inscrit dans un contexte de crises multiples qui fragilisent les repères traditionnels et nourrissent une quête de sens. Guillaume Lépée nous explique que cette recherche spirituelle peut être perçue comme légitime, elle révèle aussi une fragilité plus profonde : chez beaucoup de jeunes, l’identité intérieure semble peu construite, marquée par un manque de culture globale et de transmission symbolique. Dieu vient parfois combler un vide existentiel, ce qui interroge sur les raisons de ce vide : pourquoi tant de jeunes se sentent-ils désorientés, sans ancrage ni récit collectif auquel se rattacher dans la société actuelle ?

Les JMJ, une expérience de foi intense

Lors des Journées Mondiales de la Jeunesse organisées en 2023 à Lisbonne, plus d’un million de jeunes de divers pays se sont rassemblés, le Père Lépée a accompagné ceux du diocèse de Moulins. Il explique que ce type d’événement permet à certains jeunes occidentaux de découvrir l’Église à l’échelle mondiale, dans un contexte où la pratique religieuse est souvent en baisse dans leur pays d’origine. L’augmentation du nombre de prêtres et de baptisés dans d’autres régions du monde leur offre un regard nouveau sur l’évolution du catholicisme.

Lors de cet événement, un jeune scout unitaire de France du groupe de Moulins exprimait au Père son envie de "ressentir quelque chose de fort dans son âme, de vivre quelque chose de fort". Quelques jours plus tard, en prière devant l’anneau de Jeanne d’Arc, il s’est effondré en larmes. "Il a eu son clin Dieu."

Chaque jeune demande un “clin Dieu”, un moment particulier dans sa vie de foi et le Bon Dieu connaît le moment.