Face à un "mandat difficile", la présidente du Conseil départemental de Charente-Maritime se veut optimiste
En poste depuis 2021, la présidente du Conseil départemental de Charente-Maritime Sylvie Marcilly a organisé un point de mi-mandat en début de semaine, alors qu'elle est en poste jusqu'en 2028. Retour sur un mandat marqué par les suites de la crise du Covid-19 et l'instabilité politique et budgétaire au niveau national et sur les perspectives des prochaines années.
La rénovation du Fort Boyard sera également un thème récurrent jusqu'à 2028. @RCF17Pour Sylvie Marcilly (Horizons), pas de doutes : "c'est un mandat difficile et je ne crois pas que, de mémoire des départements de France, on ait eu, nous, les présidents, à être confrontés à des situations aussi difficiles". En poste depuis le 1er juillet 2021 et jusqu'à mars 2028, l'ancienne maire de Fouras a connu une première partie de mandat sur les chapeaux de roue, avec les retombées de la crise du Covid-19 à gérer et les contraintes budgétaires.
Pour revenir sur le bilan du Conseil départemental à mi-mandat, Sylvie Marcilly a réuni le 12 mai la quasi-totalité des vice-présidents. Pendant deux heures, chacun est revenu sur les actions entreprises, dans une ambiance proche du conseil de classe - bien que l'intégralité des élèves ait bénéficié des félicitations de la présidente du Conseil.
Un "fil conducteur" jusqu'à 2028
"Je sais pouvoir m'appuyer sur une équipe solide", souligne Sylvie Marcilly à l'issue de cette conférence-bilan. Elle met également en avant le climat politique "serein" qui règne lors des assemblées des élus du département : "nos sessions se déroulent de façon sereine et constructive, avec des différences politiques et de points de vue, mais on construit malgré tout un projet pour les charentais-maritimes". Et l'élue de remercier également les "3200 personnes qui travaillent au Département pour les charentais-maritimes".
Une des grandes orientations annoncées pour la suite : conserver un "fil conducteur" jusqu'à 2028. "On ne déroge pas à nos projets", affirme Sylvie Marcilly, "nous nous adaptons dans un contexte tout à fait contraint". Certaines subventions ont toutefois dû être revues à la baisse, notamment pour le sport et la culture, mais également pour la jeunesse, à hauteur de 20 à 25% selon Alexandre Grenot, vice-président en charge de la jeunesse et de la citoyenneté. Le maire des Gonds, près de Saintes, veut toutefois croire que "le palier assez haut" fixé par le Département en 2021 permet d'encaisser cette diminution : "sur le terrain, personne ne vient nous dire qu'on n'en fait pas assez pour la jeunesse".
Une diminution due à la baisse des ressources départementales, à nouveau dénoncée par Sylvie Marcilly, qui, interrogée sur la visibilité financière de l'année à venir, l'assure ironiquement : "en tout cas, on a une visibilité en termes de dépenses". Un point positif malgré tout : un "frémissement" des DMTO (droits de mutation à titre onéreux), ces frais de notaire perçus par le Département qui a relevé leur taux à 5% depuis le 1er avril. Cette faible augmentation ne "va pas compenser les dépenses sociales, donc en termes de dépense de fonctionnement, on fait très attention", explique l'élue Horizons, qui assure que la situation reste "fragile" et que les investissements sont nécessaires pour maintenir l'attractivité du département.
L'aide à l'enfance, un sujet toujours central
Quels grands thèmes occuperont la suite du mandat de Sylvie Marcilly ? La question de l'aide à l'enfance devrait rester une priorité, alors que la présidente a défendu le bilan en Charente-Maritime, épaulée par sa vice-présidente Marie-Christine Bureau. Celle-ci rappelle que le budget consacré à cette question est l'un de ceux qui a "le plus progressé" et qu'il représente aujourd'hui 10% du budget total. Un potentiel partenariat avec le Stade Rochelais devrait également se faire dans les prochains mois afin de transmettre aux enfants "les valeurs du sport".
"Nous essayons, je pense, d'être très pragmatiques", explique Marie-Christine Bureau, qui évoque des concertations avec différents acteurs comme l'Agence Régionale de Santé ou la Maison Départementale des Personnes Handicapées. Et la vice-présidente a annoncé deux nouveaux projets : une structure d'accueil d'enfants en "cas complexes", violents envers les autres et envers eux-mêmes, et une structure éducative d'une vingtaine de places sur les Gonds. "On a beaucoup de choses sous le coude", assure Marie-Christine Bureau.
