Un Français sur la chaire de Pierre, ou presque ?

Ce n'est pas un français mais un francophone qui succède à François à la tête de l’Église. Fils d’un français et parlant couramment le français, Léon XIV pourrait se montrer proche de la Fille aînée de l’Église au cours de son pontificat, ou du moins les français l’espère. Un rapprochement entre la France et le Saint-Siège qui pourrait être favorisé par la hausse significative des baptêmes en France.

Des relations en dent de scie sous François

Les détracteurs de François lui ont souvent reproché de ne pas aimer la France. Pourtant, la France est le pays dans lequel le pape argentin s’est le plus rendu, après l’Italie. Strasbourg en 2014, Marseille en 2023, la Corse en 2024…François a de nombreuses fois tenu à traverser les Alpes, alors qu’il n’est jamais retourné en Argentine, son pays d’origine. Le père Bernard Planche, conseiller ecclésiastique de l’Ambassade de France près le Saint-Siège, rappelle aussi les habitudes francophiles de François. “Il n'a cessé de citer des auteurs français dans la plupart de ses textes, de ses encycliques.” Au sein même du Vatican, si les relations avec la France ont bien connu une crise entre 1904 et 1920, elles restent très favorisées. Le père Planche explique que “le français est resté la langue diplomatique officielle du Saint-Siège. Les chefs d'État qui étaient présents aux obsèques du pape étaient rangés par ordre alphabétique de leur pays en français”.

François n'a cessé de citer des auteurs français dans la plupart de ses textes, de ses encycliques.

Les relations franco-vaticanes étaient donc moins abîmées que ce qui apparaît au premier abord. Bernard Planche, membre de l’ambassade de France près le Saint-Siège, estime même qu’elles étaient “bonnes, malgré des divergences sur des plans sociétaux”. Pour autant, elles pourraient encore s’améliorer. Robert Francis Prevost, devenu Léon XIV, est d’origine française par son père. Le père Planche espère que cela pourra permettre à l’ambassade et à l’Eglise de France de se faire mieux connaître du Saint-Père. “On va essayer de mieux lui faire connaître les auteurs, les théologiens français, les penseurs catholiques français ainsi que de faire connaître les initiatives prises par l'Église de France."

La France retrouve son baptême

La question avait été posée par Jean-Paul II : “France, fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait de ton baptême ?” A l’époque, le nombre de baptêmes en France inquiétait et sa chute paraissait innarêtable. Cette année, près de 18 000 catéchumènes ont été baptisés à Pâques, une hausse de 45% par rapport à 2024. Pour Mgr Guillet, évêque du diocèse de Saint-Denis, il s’agit là d’une première réponse à Jean-Paul II. “Je vois de jour en jour, de dimanche en dimanche, la vitalité de l’Eglise de France. Je n'ai pas envie d'être paralysé, je vois que le Christ appelle aujourd'hui et j'ai envie de servir cette vie qui se propage. L'intérêt des français pour le conclave nous dit que la question de Dieu n'est pas éteinte dans le cœur de l'homme.” En somme, pour lui, la France redevient la fille aînée de l’Eglise. 

Je vois de jour en jour, de dimanche en dimanche, la vitalité de l’Eglise de France. Je n'ai pas envie d'être paralysé.

Désormais, plus qu’une attente : que le pape Léon XIV se rende aussi vite que possible en France !