Un colloque pour penser les solutions d'avenir pour les personnes en situation de handicap
Le collectif Handicap 35 organise ce mardi 7 octobre à Rennes, un colloque consacré aux 20 ans de la loi de 2005. Un évènement pour faire le bilan et se projeter vers l'avenir.
Françoise Thouvenot est la co-présidente du collectif Handicap 35 © Marvyn MartinsPendant toute la journée, experts, professionnels de terrain et usagers partageront leurs constats, sur les avancées mais aussi les insuffisances de la loi Handicap voté en février 2005. "La loi a été une loi de l'espérance puisque c'était l'accessibilité universelle, on ne parlait plus de maladies mais on mettait la personne au centre de la société, avec le droit à la compensation", se souvient Françoise Thouvenot, co-présidente du collectif Handicap 35 qui rassemble 50 associations en Ille-et-Vilaine et en Bretagne, représentant toutes formes de handicap.
Une révolution à faire dans la société
Mais dans la réalité, vingt ans après la loi, le bilan n'est peut-être pas à la hauteur des attentes : "seulement 45% des ERP sont actuellement accessibles. [...] beaucoup de droits sont ouverts mais ne sont pas effectifs". D'où l'envie de réfléchir ensemble sur les progrès à apporter.
Là où le cheminement doit se poursuivre, c'est notamment dans la société. "On doit cesser de considérer le handicap comme une déficience". Et de citer l'emploi : "il y a 6 % de personnes en situation de handicap obligatoire dans une entreprise mais on considère le quota de taux de handicap au lieu de considérer les compétences des personnes".
Vers une nouvelle loi?
Pour construire une citoyenneté inclusive, doit-on construire une nouvelle loi? "Peut-être pas", répond la co-présidente du collectif Handicap 35. La priorité est d'abord d'appliquer la loi précédente, notamment dans le champ de l'enfance. "Vous avez aujourd'hui 8 500 élèves en Ille-et-Vilaine qui sont en situation de handicap à l'école mais vous en avez 1 500, dans ces enfants, qui attendent une place en établissement médico-social".
Des financements en inadéquation avec les besoins
Se pose la question des moyens, humains et matériels : "on a un certain nombre de jeunes de 20 ans qui sont encore en IME (Institut médico-éducatif) et sont avec des enfants de 6 ans. Quand ils veulent entrer dans un ESAT (établissements et services d'accompagnement par le travail) pour être dans un milieu de travail protégé, vous avez 300 personnes en liste d'attente. Ils ne peuvent pas y entrer", regrette-t-elle.
La loi de 2005 a aussi permettre de reconnaître de nouvelles formes de handicap, psychiques, les troubles dys ou encore autistiques. Des droits ont été ouverts pour une compensation de ces handicaps "mais il n'y a pas les moyens de la compensation. Les financements n'ont pas évolué en fonction des besoins".


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