Un certificat universitaire de liturgie made in Auvergne-Rhône-Alpes !
Les célébrations et notamment la messe, sont parfois lieu de questions voire de tensions, chez les catholiques. Or, peu de laïcs, diacres et prêtres sont formés à la liturgie. Pour inverser la tendance, des diocèses de la province ecclésiastique de Lyon et l'Institut Pastoral d'Etudes Religieuses de l'Université Catholique de Lyon ont créé ensemble un Certificat Universitaire de liturgie (CERLI). La première promotion de 21 étudiants est passée par Annecy, ce mois de mai 2025.
Messe d'ordination diaconale à Annecy ©SEDICOM"Entre la formation de quatre ans à l'Institut supérieur de Liturgie de Paris et les petits bouts de formation que nous arrivons à proposer dans les diocèses de la province ecclésiastique de Lyon... il n'y avait rien !" résume Céline Sola, responsable du service de formation du diocèse d'Annecy. De son côté, l'université Catholique de Lyon dresse le même constat d'un manque de formation qualifiante de proximité en liturgie. Ainsi, différentes entités ont mis en commun leurs compétences : l'Institut Pastoral d'Etudes Religieuses (IPER), le service de formation du diocèse d'Annecy et les responsables en liturgie des quatre diocèses pourvus d'un tel service. "Les évêques ont donné leur aval et nous avons signé une convention avec la province ecclésiastique : tout le monde est dans la boucle" se réjouit Bénédicte Della Faille, directrice adjointe de l'IPER.
La liturgie, ce n'est pas que la messe du dimanche à la paroisse
Après ce travail de l'ombre, une première promotion d'étudiants se forme sur l'année 2024/2025. Vingt et un prêtres, diacres et laïcs aux missions variées. "J'ai proposé la formation à des personnes qui travaillent en catéchèse, à la pastorale de la santé... La liturgie, ce n'est pas que la messe du dimanche à la paroisse !" souligne Isabelle Maller, responsable de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle pour le diocèse de Saint-Etienne. Une formation en quatre modules de trois jours, pour lesquels les participants se rendent à Citeaux, Lyon et Annecy.
Se former par et pour la liturgie, comme y incitait le Pape François
Au menu du CERLI : le pourquoi et le comment de la liturgie. Avec les interventions de grands théologiens, beaucoup d'échanges entre participants, et différentes célébrations vécues ensemble. "La Lettre apostolique Desiderio desideravi (Pape François, 2022) invite le peuple de Dieu à se former par et pour la liturgie. C'est ce que nous faisons ! C'est pour cela que nous avons démarré dans une abbaye" souligne Céline Sola. "Quant à la pédagogie, elle a deux objectifs. Que les apprenants puissent partager leurs connaissances avec leur paroisse ou leur diocèse à l'issue de la formation. Et que les membres du comité de pilotage montent en compétence pour prendre en charge des modules à l'avenir" renchérit Bénédicte Della Faille.
Je ne célèbre déjà plus de la même manière
Premiers retours très positifs des participants. "Annoncer, célébrer, servir... Entre ces trois misions, c'est la célébration qui était la plus délicate pour moi. Le mystère de la foi chrétienne s'y exprime totalement. Pour moi c'est une immense chance de creuser. Je ne célèbre déjà plus les baptêmes de la même manière !" témoigne Philippe Arpin, diacre haut-savoyard. "Dans nos paroisses, Je suis témoin de tous les débats que peut susciter la liturgie. La formation nous interroge et nous donne du sens. J'essayerai de partager localement tout ce que je reçois" affirme Luc Vernotte, chantre à Annecy et membre de la Commission de Musique liturgique du diocèse.
Envisager la liturgie comme tradition vivante, pour sortir des crispations
"La liturgie, censée faire vivre la communion, crée effectivement souvent des crispations, des réactions épidermiques et des petites chapelles. Le CERLI permet de comprendre la liturgie comme une tradition vivante. L'envisager sous ce prisme permet de trouver des réponses et de sortir des débats stériles. Quels en sont les fondamentaux ? Quels sont les éléments susceptibles d'être adapté à un contexte ou besoin pastoral ? " souligne Bénédicte Della Faille. Une question d'autant plus pressante que de nombreux jeunes et catéchumènes témoignent de leur envie de rituels et de célébrations. L'adhésion des jeunes aux temps d'adorations proposés dans les rassemblement, ou encore le taux de participation à la messe du mercredi des cendres en sont des illustrations.


Chaque week-end, après avoir passé en revue l'actualité chrétienne de la semaine en pays de Savoie, Vanessa Sansone ouvre le débat en donnant la parole aux chrétiens qui s'engagent près de chez vous. Un temps pour s'informer, réfléchir, approfondir et échanger.
Diffusions en FM et DAB+ : samedi à 9h03 et dimanche à 17h.
