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Un Belge a-t-il découvert l’Atlantide ? Dans Mystificateur, Marc Meganck nous livre le roman d’un faussaire en quête de gloire.

Un Belge a-t-il découvert l’Atlantide ? Dans Mystificateur, Marc Meganck nous livre le roman d’un faussaire en quête de gloire.

Un article rédigé par Théo Leunens - RCF Namur, le 31 juillet 2025 - Modifié le 31 juillet 2025
A la page"Mystificateur" de Marc Meganck

L’historien Marc Meganck exhume la figure oubliée de Léon Lequeux, un archéologue belge du XXe siècle dont l’ambition l’a conduit à falsifier l’Histoire. Entre roman et enquête historique, un récit captivant sur les dérives de la quête de notoriété.

©F.Deville©F.Deville

Fils de bonne famille, élégant, cultivé et ambitieux, Léon Lequeux semblait promis à une belle carrière dans le monde feutré de l’archéologie. Au début du XXe siècle, ses premières découvertes dans la province de Liège sont sérieuses et même encore reconnues aujourd’hui. Mais rapidement, l’impatience le gagne. En 1924, il bascule : les chemins classiques ne suffisent plus. Il lui faut briller, coûte que coûte.

Pour se faire un nom, il commence à fabriquer des faux artefacts, prétendument néolithiques, et à inventer des découvertes spectaculaires. L’un de ses plus grands coups ? L’annonce de la découverte de l’Atlantide au Maroc. Des masques en bronze, supposément exhumés de tombes de guerriers atlantes, sont en réalité des créations récentes commandées par Lequeux lui-même.

De la reconnaissance à la disgrâce

Pendant un temps, le bluff fonctionne. La communauté scientifique, en quête de grandes découvertes, l’accueille avec enthousiasme. On lui confie même des missions prestigieuses. Mais les premières contre-enquêtes ne tardent pas. Les faux sont repérés, les incohérences s’accumulent, et la supercherie éclate. Léon Lequeux est rapidement mis au ban du milieu académique.

Grillé dans les cercles archéologiques, il sombre davantage : pillage de tombes en France, trafic d’objets archéologiques, récits mensongers… De la Belgique au Maroc, en passant par Paris ou Orléans, il devient un personnage sulfureux, dont la presse d’époque ne retient bientôt qu’un mot : mystificateur.

Entre roman et enquête historique

Historien et spécialiste d’archéologie, Marc Meganck découvre ce personnage méconnu au hasard de recherches pour une autre publication. Fasciné, il entame une véritable enquête, retrouvant jusqu’à certains faux produits par Lequeux. Mais les zones d’ombre demeurent nombreuses : jeunesse, motivations, dérives psychologiques…

C’est là que l’historien devient romancier. Dans « Mystificateur », publié aux Éditions Frédéric Deville, il comble les vides, tisse un récit plausible et palpitant, où la fiction éclaire l’Histoire. Un roman basé sur des faits réels, qui nous emmène de Liège à Casablanca, de Spiennes à Provins, sur les traces d’un homme prêt à tout pour briller.

À travers le parcours de Léon Lequeux, le roman nous interroge la soif de reconnaissance et les travers de l’égo scientifique. À une époque où les grandes découvertes font la une des journaux, Lequeux rêve de postérité. Mais il choisit le mensonge comme raccourci. Une dérive aussi ancienne que l’humanité… et toujours d’actualité

© Image d'illustration - Pixabay.com
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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