Un accord commercial qui dérange
Après vingt ans de négociations, un traité massif de libre-échange entre l’UE et le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay devrait conduire, s’il est adopté (ce qui n’est pas gagné), à une baisse spectaculaire des tarifs douaniers. Une dynamique pour les échanges entre ces continents bien plus profitable que les guerres commerciales engagées ou promises par Donald Trump.
Maintenant des doutes s’expriment
Depuis la signature, vendredi 28 juin à Bruxelles, de cet accord transatlantique, la satisfaction s’est pourtant teintée de nombreuses réserves. Parce que sa lettre et son esprit contiennent aussi de sérieuses menaces. Productiviste, il contredit les logiques du développement qui devraient s’imposer. Quand il est question d’échanges à longue distance, ce qui est bon pour le commerce l’est de moins en moins pour le climat.
Au Brésil, par exemple, la dynamique de cet accord conduira à une extension de la déforestation et à un usage renforcé de pesticides toxiques. Le président Bolsonaro va à l’évidence accuser une pente où il s’est déjà engagé avec conviction. Tout en promettant de respecter les accords de Paris…
Fait-il le croire ?
Peut-être pas. En tout cas, les agriculteurs européens ont vu les pièges de cet accord. Et les écologistes aussi. Derrière les vertus du traité se trouvent autant de vices cachés, comme la concurrence déloyale de produits mis sur le marché européen sans avoir à subir les mêmes exigences sanitaires.
Le diable se loge dans les nombreux détails, négligés ici comme ailleurs : le Ceta, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, lui aussi très controversé, sera discuté la semaine du 8 juillet à l’Assemblée nationale. Une vigilance s’impose donc. D’autant plus que le consensus dans le combat pour le climat se fissure. Au G20, à Osaka, on a frôlé la rupture.
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