10 septembre : à Chambéry, tout pour bloquer l'austérité
"Bloquons tout" a commencé très tôt à Chambéry, ce mercredi 10 septembre. Quatre rendez-vous étaient prévus par une assemblée citoyenne, rejointe par une large intersyndicale (CGT, union étudiante, FSU et Solidaires) en Savoie.
Les manifestants ont barricadé l'entrée du parking de Carrefour Chamnord dès 7h30 ©Elodie Fayard/RCF Savoie Mont-BlancLe mouvement "Bloquons Tout" le 10 septembre, qui a émergé sur les réseaux sociaux avant l'été, a été relayé en Savoie par une assemblée citoyenne, dont les réunions n'ont cessé de grossir en quelques semaines. La dernière rencontre préparatoire avait réuni 200 personnes volontaires, le 5 septembre. D'horizons très divers, ces mécontents ont agrégé leurs colères sous la bannière de la lutte contre l'austérité.
Protéiforme
La diversité des modes d'action proposés reflétait bien celles des profils. Un cortège à vélo en centre-ville en matinée d'un côté, et de l'autre des barrages aux ronds-points de la zone commerciale de Chamnord. L'après-midi, le rendez-vous était donné à 14 h sur la place du Palais-de-justice pour le départ d'un cortège qui a rassemblé 3000 personnes. Ce mouvement dit d'émergence spontanée et citoyenne est parvenu à embarquer l'appareil syndical à ses côtés. "C'est une des grandes différences avec le mouvement des gilets jaunes qui n'avait pas réussi à obtenir le soutien des syndicats dès le début", remarque Rémi de Révolution permanente. "Il est primordial, pour s'inscrire dans la durée, d'adjoindre la construction de la grève avec les syndicats et la poursuite des mobilisations avec les AG citoyennes", poursuit-il.

Sur les barricades, on rencontre de nombreux fonctionnaires, d'Etat ou des territoires. Chacun dénonce les coupes budgétaires, les départs en retraite non remplacés et la grogne subséquente des usagers à laquelle ils sont confrontés. Christine, bibliothécaire de 51 ans, évoque "la corruption des élites", confortée par Maryse, employée de mairie qui ressent un mépris de la voix du peuple. "Il n'y a pas une goutte qui a fait déborder le vase mais un véritable torrent. Cela fait très longtemps que la colère monte", ajoute-t-elle. Les plans sociaux touchent tous les secteurs, à l'image de l'aide à la jeunesse, où Hervé est salarié d'une association qui a dû se séparer de 7 salariés en région sur un effectif de 70 personnes. "Tous nos partenaires publics ont réduit leurs subventions", appuie-t-il. Même le secteur privé se sent concerné. Nathan est ingénieur informatique. Il se sent solidaire du mouvement et veut dénoncer un cap politique à la dérive.

Enfin, la colère a couvé tellement longtemps que des luttes préexistantes se sont agrégées au mouvement, que ce soit pour le climat, pour l'arrêt des bombardements à Gaza ou encore contre le Lyon-Turin, le mouvement cherche un mot d'ordre précis.

Et après ?
"Bloquons tout" pourrait bien être le petit frère des Gilets jaunes. L'intersyndicale propose une nouvelle journée d'action le 18 septembre, en reprenant les mêmes mots d'ordre : une revalorisation des minimas sociaux, la fin de la précarité, la réindustrialisation pour des emplois utiles, la défense des services publics, le financement de la transition écologique, l'abrogation de la réforme des retraites ou encore une fiscalité juste. Du côté de la mobilisation citoyenne, les assemblées déjà constituées, devraient perdurer cette année, dopées par les élections municipales, qui auront lieu en mars 2026.


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