Toulon : le Réseau Athéna, un projet de navettes pour la sécurité des femmes dans les transports
Un réseau de bus 100% réservé aux femmes. À Toulon, une étudiante en ingénierie, imagine le réseau Athéna, pour répondre à la demande de ces femmes qui ont peur d'utiliser les transports en commun pour rentrer chez elles le soir. Une campagne participative vient d'être lancée via la plate-forme Ulule pour faire de ce projet une réalité.
Le Réseau Athéna, l'idée folle d'une étudiante qui lutte pour la sécurité des femmes dans et en dehors des transports en commun. Crédit Photo : Réseau Athéna.450 100 victimes de violences physiques, notamment sexuelles, recense l'année dernière le Ministre de l'Intérieur. Ces victimes sont des femmes pour la plupart, qui subissent régulièrement ces agressions ou tentatives d'agressions dans les transports, parfois à la nuit tombée. C'est avec ce triste constat en tête qu'Anna Margot Le Doussal, étudiante de 23 ans en ingénierie et management en innovation, imagine le Réseau Athéna. Un réseau 100 % pour les femmes, qui leur permettrait de rentrer sereinement à leur domicile et d'éviter des situations d'angoisse.
Depuis toute petite, j'ai grandi en voyageant, en étant libre de mes mouvements. Au Brésil, les femmes étaient libérées et avaient confiance en elles. En rentrant en France, j'ai vécu une agression sexuelle. Après cette expérience et en écoutant des témoignages similaires, je me suis rendue compte que la mobilité, c'est un problème.
Et cette observation : en France, dès que le soleil s'éclipse, les femmes ont peur d'emprunter les transports. Peur du regard, de la proximité, parfois même d'être suivi une fois descendue à leur arrêt. "Une femme qui sort à minuit, si elle se fait agresser, on peut lui dire qu'elle n'avait pas à être en ville à cette heure-là et que c'était trop dangereux pour elle !", s'étonne l'étudiante. "Dans toutes les grandes villes, c'est compliqué, les femmes ont développé des mécanismes de sécurité, de survie, c'est devenu banal. Avoir peur, ce n'est pas banal".
S'appuyer sur le réseau Mistral
Anna Margot Le Doussal a choisi Toulon comme ville pilote du projet. Une ville "à taille humaine", qui a un avantage : le réseau de bus actuel, le réseau Mistral, est géré par la métropole Toulon Provence Méditerranée. Ainsi, un accord avec la métropole permettrait l'utilisation de quelques bus dédiés au réseau Athéna, sur une tranche horaire 17h - 22h. Donc, pas de coûts supplémentaires pour les utilisatrices des navettes qui ont déjà un abonnement actif au réseau Mistral. Les navettes du réseau Athéna seront équipées d'un système de double bouton : un premier pour une descente à un arrêt standard, un second intitulé "Ma descente" pour un arrêt plus spontané. Le tout dans des navettes 100% électriques, à l'image des 6 bus déployés sur la ligne 15 en mars dernier.

Si monter dans ce bus sera réservé aux femmes, l'étudiante affirme que "des hommes, aussi, peuvent conduire ces bus", mandatés par la collectivité. Ils devront pour cela avoir un casier judiciaire vierge et suivre une demi-journée de formation.
Lancement d'une campagne de financement participatif
Pour sortir de terre et quitter le simple état de projet, le réseau Athéna cherche des partenaires, des sponsors et des financeurs. Un objectif simple : trouver 5 000 euros pour un lancement du pilote à Toulon dès janvier 2026, avec l’appui, déjà, de partenaires comme TVT Innovation, Pépite PACA Est, Réseau Entreprendre et Initiative Var. Le projet est soutenu par un comité d’experts en mobilité, sécurité, égalité femmes-hommes et marchés publics.

Toutes les informations à retrouver sur les réseaux sociaux du réseau Athéna et via la page Ulule du projet. La bonne nouvelle, pour un don de 60 euros, vous aurez le droit à une contrepartie symbolique : une petite peluche sous forme de chouette, "l'œil de la nuit" et compagne fidèle de la déesse Athéna.
