Toulon : le bâtiment ravitailleur de forces Jacques Stosskopf livré à la Marine

Il est le deuxième des quatre nouveaux bâtiment ravitailleur de forces qui lui seront livrés d'ici 2029 en remplacement des bâtiments de commandement et de ravitaillement Var, Marne et Somme, ce dernier, rattaché à Brest, étant le seul encore en activité : le BRF Jacques Stosskopf, 194 mètres de long pour 27 mètres 60 de large, a été officiellement remis à la Marine nationale jeudi 27 novembre.

Le navire, construit à Saint-Nazaire par les Chantiers de l’Atlantique et Naval Group, dans le cadre d’une coopération franco-italienne conduite par l’OCCAR pour le compte de la DGA et de son homologue italien NAVARM, est arrivé à Toulon le 31 juillet dernier.

"Un cordon ombilical"

Comme son prédécesseur, le Jacques Chevallier admis au service actif l'an dernier et également rattaché à la base navale de Toulon, il est un outil indispensable pour assurer le bon déroulement des missions de la Marine. "Ce navire est le cordon ombilical entre une base à terre et les forces déployées en mer", résume le commandant du Jacques Stosskopf, le capitaine de vaisseau Sébastien Fajon. "Il va s'intégrer dans n'importe quelle force navale ou aéronavale, très souvent en interalliés, dans le cadre de l'OTAN. Tous les ports otaniens sont donc des ports dans lesquels nous pouvons récupérer du carburant naval mais aussi pour les avions et les hélicoptères, embarquer des vivres, des rechanges ou des munitions. Sa mission sera de transférer tout ce matériel au plus près des forces qui sont sur le terrain".

Importantes capacités d'autodéfense

Au-delà de cette partie ravitaillement, bien plus importante qu'avec l’ancienne génération de ravitailleurs, ce BRF possède d'autres cordes à son arc. "A commencer par du soutien de l'homme. Nous avons des locaux santé qui permettent de traiter des blessés. Nous avons également une capacité d'emport en état-major embarqué, et ça c'est intéressant", illustre le capitaine de vaisseau Sébastien Fajon.

Le bateau dispose également d'importantes capacités d'autodéfense qui lui permettent d'assurer seul sa protection.

Pas encore admis au service actif 

S'il a été remis à la Marine, il n'est pas encore été admis au service actif. Ce sera seulement le cas après un déploiement de longue durée prévu en début d'année prochaine. Une mission de cinq mois qui doit permettre de vérifier une dernière fois les caractéristiques militaires du navire. "Pour cela, il faut naviguer dans des contextes un peu particuliers, avec des eaux très froides et des eaux très chaudes. Il faut bien sûr vérifier des passages obligés comme celui de Panama. Sans trahir de secret, nous passerons côté océan pacifique pour venir tester le navire avec des alliés afin de vérifier que nous sommes bien capables de nous connecter à eux."

Pour ce déploiement, le BRF sera armé de 140 marins parmi lesquels le Second maître Arthur, mécanicien à la cargaison, qui ne cache pas une certaine impatience. "Ce n'est jamais anodin, surtout pour quelqu'un comme moi qui vient de rentrer depuis peu dans la Marine. Ce sera une nouvelle expérience, pleine d'aventures".