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"Toi ami du monde libre" souviens-toi

RCF,  - Modifié le 29 janvier 2020
Alors qu'on célèbre le 75e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, Véronique Margron nous rappelle quel est notre devoir de mémoire
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""Toi ami du monde libre" souviens-toi "  : ce sont les premiers mots du message d'un détenu juif des Sonderkommandos de Birkenau.

Hier, 27 janvier, se célébrait le 75e anniversaire des « marches de la mort » et de la libération du camp d’Auschwitz. Pour les survivants, le pire avait déjà eu lieu. Alors ce jour-là, nul cri, seulement le silence et les larmes.

« Je considère comme un devoir d’expliquer inlassablement comment sont morts six millions de femmes et d’hommes, dont un million et demi d’enfants, simplement parce qu’ils étaient nés juifs. »

Ces mots de Simone Veil - lors du 60e anniversaire de la libération du camp – doivent nous poursuivre.

« Si la Shoah constitue un phénomène unique dans l’histoire de l’humanité, le poison du racisme, de l’antisémitisme, du rejet de l’autre, de la haine ne sont l’apanage d’aucune époque, d’aucune culture, ni d’aucun peuple. Ils menacent […]au quotidien, partout et toujours, dans le siècle passé comme dans celui qui s’ouvre. Ce monde-là est le vôtre. Les cendres d’Auschwitz lui servent de terreau. […] La Shoah a couvert de sang tout le continent européen. Processus de déshumanisation mené à son terme, elle inspire une réflexion inépuisable sur la conscience et la dignité des hommes, car le pire est toujours possible ».
 

Obligation immémoriale.

 
Ne pas s’habituer. Refuser de s’habituer. Rappelons ces mots féroces et si justes de Charles Péguy, « Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise âme et même de se faire une mauvaise âme. C'est d'avoir une âme toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une âme même perverse. C'est d'avoir une âme habituée. » (Note conjointe sur M. Descartes la philosophie cartésienne, 1914).

Il faut être blessé au fond de nous-même de ce crime contre l’humanité afin de défendre la communauté des êtres de chair et d’esprit à laquelle nous appartenons, contre la folie et la barbarie des hommes. Elle est notre seul véritable bien.

Alors oui, "Toi ami du monde libre", souviens-toi et sois présent.

 

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