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Aline Jeudi, secrétaire du PS de l'Allier, dénonce "un choix politique violent" du département sur son refus de financer la hausse du RSA

Aline Jeudi, secrétaire du PS de l'Allier, dénonce "un choix politique violent" du département sur son refus de financer la hausse du RSA

Un article rédigé par Armand GUILLOU - le 25 avril 2025 - Modifié le 29 avril 2025
L'invité du 12/13L'Allier : la diagonale du vide social ?

Le département de l'Allier a validé son budget 2025 au début du mois d'avril. Comme la Haute-Loire, le Cantal et de nombreux départements dirigés par la droite, l'Allier refuse de financer la revalorisation du RSA de 1,7%. Une mesure contestée par l'opposition. Aline Jeudi est la première secrétaire fédérale du Parti Socialiste de l'Allier.

Aline Jeudi, secrétaire fédérale du Parti Socialiste de l'Allier.Aline Jeudi, secrétaire fédérale du Parti Socialiste de l'Allier.

Le président du conseil départemental de l'Allier, Claude Riboulet, a décidé de ne pas financer la hausse de 1,7% du RSA qui représenterait un total d'un million d'euros à sortir. Il propose aussi une réforme plus profonde de l'aide sociale. Quelle est votre réaction Aline Jeudi ?

Pour nous, socialistes, c'est un choix politique violent puisque cette augmentation décidée par l’état correspond à 9 euros par mois, soit 30 centimes par jour. C'est une revalorisation importante pour les gens qui vivent avec très peu puisque, je le rappelle, le RSA c'est 646 euros par mois. Cette revalorisation a été votée et donc Claude Riboulet doit l'appliquer dans notre département. Il n'y a pas de raison que nos allocataires ne bénéficient pas de cette revalorisation.

 

Le département de l'Allier met en avant un choix économique mais également le choix de valoriser la valeur du travail. Que pensez-vous de cette justification ?

Nous sommes attachés à la valeur travail. Le travail est important, mais il doit être digne. On se trouve confronté à une stigmatisation des plus précaires, on accuse ceux qui ont peu d'être obligés de tout faire et de s'en sortir seul. En France, nous avons des cotisations sociales. Je rappelle que ce ne sont pas des charges. Ces cotisations sociales nous permettent d'avoir des droits. Nous sommes d'accord sur le fait que le travail doit être rémunéré mais ce n'est pas en privant les allocataires ou en diminuant les aides sociales que le travail sera plus digne.

 

Que pensent les socialistes des choix budgétaires du
département pour l'année 2025 ? 

La compétence principale du département est la solidarité. On se retrouve avec un président qui, pour 1 million d'euros de revalorisation du RSA, fait le choix de la culture et du divertissement avec un spectacle de drones à 663 000 euros. Sauf que ce n'est pas son rôle au département, sa compétence première ce sont les solidarités.

 

Que ce soit au niveau national ou local, la question de la dette est centrale. Pour la première fois depuis plusieurs années, l'Allier met fin à son cycle de désendettement. Quel est votre avis sur la situation ?

Bien sûr que c'est important de désendetter, mais je crois que ce sont les choix budgétaires qui font la différence. Je crois que c'est l'investissement qui fait la différence et que l'argent doit être récupéré là où il est. Quand on accuse les allocataires de frauder, il faut rappeler qu'il y a dix fois plus de fraude fiscale, que sociale. Donc on a de l'argent à récupérer, on peut baisser la dette, seulement il faut le récupérer là où il est, c'est-à-dire chez les riches. 

 

Qu'est-ce que la gauche voudrait porter comme politique
dans le département de l'Allier et pour les Bourbonnais sur ces sujets ? 

Nous sommes d'accord sur l'échec de la politique d'insertion, avec des millefeuilles administratifs. En réalité, on ne prend pas le problème correctement à la base : on n'arrive pas à réinsérer les personnes qui sont allocataires. Je pense que c'est ce travail qu'il faut faire, réussir à accompagner vers un retour à l'emploi. Comment simplifier les démarches, insérer, prendre en compte les difficultés des allocataires. Parfois ils sont isolés, parfois ils ont des problèmes psychologiques, parfois ils ont un handicap, des problèmes de santé, de garde des enfants, de voiture. Quand vous êtes au RSA, mettre 30 euros d'essence pour aller faire un chantier d'insertion, ce n'est pas évident. Il faut regarder d'une façon satellite ces problématiques et essayer d'avoir une insertion qui soit plus efficace. 

 

Propos d'Aline Jeudi recueillis par Armand Guillou

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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