Sylvie Moriamé : derrière le nez rouge, une rencontre avec soi-même
Pour la deuxième saison de la séquence Sacré clown, Arlette Wayngarten reçoit Sylvie Moriamé. Clown, pédagogue et passeuse d’émotions, elle raconte comment le plus petit masque du monde a révélé chez elle l’espièglerie, la tendresse et la joie de l’instant.
©RCF Sud Belgique« Ce n’est pas rien de retrouver le clown en soi-même », confie Sylvie Moriamé. C’est d’abord dans l’improvisation que son personnage s’est manifesté. Puis, presque naturellement, il s’est imposé à elle comme une part insoupçonnée mais essentielle de son identité.
Elle raconte comment le nez rouge, ce minuscule masque, a bouleversé son rapport à elle-même.
C’est étonnant comme un simple accessoire peut nous révéler.
Entrer en contact avec son clown n’a pourtant pas été une évidence immédiate. Il a fallu du temps, de la patience, et surtout une grande bienveillance envers toutes ces facettes intérieures qui ne demandaient qu’à s’exprimer. Petit à petit, elle a appris à s’accepter, à se regarder autrement, à se laisser surprendre par ce qui jaillissait. Et aujourd’hui encore, dit-elle en riant, elle continue d’en découvrir de nouvelles.
Le plaisir de l’instant
À travers son clown, Sylvie Moriamé a trouvé un espace unique : celui du jeu, du présent pur, de l’émerveillement. « C’est incroyable ce qui peut naître quand on accepte de s’abandonner », souligne-t-elle. Ces instants lui ont donné l’envie de partager.
Son parcours d’animatrice, d’institutrice primaire et de professeure de morale l’a naturellement conduite vers les enfants. Elle y voit un prolongement naturel du clown, qui nous reconnecte à l’enfant en nous. Dans les ateliers, elle prend plaisir à observer cette étincelle qui s’allume dans leurs yeux et qui, à chaque fois, rallume la sienne.
Mais son clown ne s’arrête pas là. Sylvie explore aussi la rencontre avec des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Dans ces contextes, elle cherche toujours à tisser un fil conducteur : un thème, une idée simple qui crée une complicité.
Dans les maisons de repos, dans les ateliers intergénérationnels ou lors de stages, elle observe cette circulation d’énergie : les visages qui s’illuminent, les rires qui surgissent parfois là où on ne les attend plus. Pour elle, le clown est un espace de rencontre, un langage universel.
Un clown qui parle avec le corps
« Le clown a la capacité d’ouvrir tous ses canaux de réception », affirme Sylvie Moriamé. Son propre clown s’exprime d’abord par le corps. Les gestes, les postures, les silences même, deviennent porteurs de sens. Là où les mots peuvent manquer, le mouvement trouve sa place.
Cette sensibilité absolue, ce rapport physique au monde et aux autres, fait de chaque performance une expérience singulière.


Donner de son temps, tendre la main, accepter la différence : donnons la parole au monde associatif.
