Ils ornent les façades de nos églises et de nos chapelles, content l’histoire de la vie du Christ et des Saints, les vitraux font partie de nos paysages. Quand lors de leur restauration, certains morceaux de ces pièces de verre sont jetés, la savoyarde Isabelle Amirault les transforme en bijoux.
Depuis le plus jeune âge, Isabelle se passionne pour l’art, le ballet notamment, mais sa vie professionnelle l’a conduite ailleurs : durant 30 ans, elle est commerciale dans le secteur de l’hygiène.
“En Savoie, il y a un circuit des églises baroques. Dans ces églises, il y a des artisans verriers qui s’occupent de restaurer les vitraux et il y a beaucoup de chutes inutilisées” débute l’artiste quand elle nous raconte son parcours. “Ça a été une révélation, je me suis dit que ces chutes-là, il fallait que j’en fasse quelque chose”. Elle quitte son métier auquel elle ne trouvait plus de sens et durant 18 mois travaille sa technique pour changer les chutes de vitraux en bijoux, “Stone de Toi” était né.
C’est chez elle qu’Isabelle Amirault travaille désormais. Dans son atelier, sous les toits, les ponceuses, les pinces tutoient les encres colorées et les feuilles d’or. “C’est un matériau qui est coupant, qui se doit d’être solide” explique l’artisane en triant les derniers morceaux de vitraux reçus par courrier depuis les Pays de la Loire ou la Savoie. “Je vais en garder certains tels quels, en peindre d’autres, c’est vraiment ma marque de fabrique”.
Pas moins de 11 étapes sont nécessaires pour transformer les chutes de verres en bagues, broches, boucles d’oreilles ou colliers. Elle fabrique ici une vingtaine de pièces chaque semaine qu’elle vend en ligne ou sur les salons professionnels des Pays de Savoie.
Le rythme est soutenu, Isabelle passe de longues heures à travailler ses bijoux, mais rien ne lui fait regretter son choix de vie. “Le mot “travail” m’est complètement étranger maintenant” sourit-elle. “Je n’ai plus l’impression de travailler, j’ai remis du sens dans ce que je fais”.
Voir les éclats de vitraux se transformer, se sublimer sous ses doigts est une récompense, donner une seconde vie à des vitraux religieux aussi. “Les églises ont toujours été un havre de paix, pour moi” confie Isabelle qui ne se qualifie pas de pratiquante pour autant. “Les vitraux ont peu leur donner une dimension spirituelle (...) ça donne une grande sérénité de savoir d’où ça vient et ce que ça devient”. Une philosophie qui a permis à la créatrice de fidéliser rapidement une clientèle âgée de 18 à 80 ans !
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