JavaScript is required

Stade, un mot bien surprenant dans son origine !

RCF, le 24 septembre 2018 - Modifié le 1 février 2024
Chaque jour Jean Pruvost décrypte un mot de l'actualité.
Fanny Cohen MoreauFanny Cohen Moreau

On devine confusément -  les jeux olympiques aidant -  que le mot a une origine grecque. Et c’est bien sûr un mot qui a aujourd’hui une résonance immense, avec toutes les compétitions sportives du monde entier. Il méritait évidemment une radiographie. L’auteur de notre tout premier dictionnaire totalement rédigé en français, sans latin, Richelet, définit ainsi le mot stade : « Mot qui vient du Grec ». Il ne se trompe pas. Et il poursuit « Quelques auteurs de la dernière classe font le mot de stade au féminin, mais ceux de la première le font masculin & il les faut imiter ».

C’est surprenant et donne l’occasion de préciser que le mot classe avait aussi ce sens particulier et il me faut vous lire ce qu’en dit justement Richelet : « Classe. Ce mot se dit des auteurs & veut dire rang, ordre où l’estime publique met les ouvrages de certains auteurs. Ablancourt, Pascal, Vaugelas & Voiture sont des Auteurs François de la première classe. »

Très bien donc nous dirons « un » stade. Mais quelle définition en est donnée ? « Le stade étoit une mesure de cent vingt cinq pas à cinq pieds pour pas, mais le pied étoit plus petit que celui de roi d’environ un quinzième, ou un seizième. » Quelle précision ! En fait le stade était une mesure de longueur de la Grèce ancienne, d’environ 180 m. Et à ce stade a aussi correspondu le lieu où se trouvait une piste de cette taille, fermée au deux bouts et où l’on s’exerçait à la course. Furetière, en 1690, précise aussi qu’il s’agissait de « l’espace destiné pour les courses de chevaux dans les jeux publics […]. Il avoit aussi des degrés en forme d’amphithéâtre. » ajoute-t-il Mais que  constate-t-on de curieux à propos du stade ? Toutes ces précisions sont de fait à l’imparfait !

C’est tardivement en 1896 que l’on atteste du stade en tant que grande enceinte et terrain ménagés pour la pratique des sports. On doit la résurrection du mot à Pierre de Coubertin, grand organisateur des Jeux olympiques, propices à faire resurgir le monde grec. Mais en Angleterre depuis 1669, on parlait déjà de stadium et les Anglais lui avaient aussi donné le sens d’étape en médecine, en distinguant trois stades de la fièvre. Et en 1810, on empruntait ce mot avec cet autre sens et on put parler des stades de la vie. Le public en fièvre, c’est d’ailleurs un stade connu dans les stades !

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.