« Ah non ! pas la joie ! La paix éventuellement, mais la joie non, ce n’est pas possible ! ». C’est Mireille, maman d’une personne malade psychique, qui s’exprime ainsi avec force, presque avec colère. Elle est en train d’assister à une table ronde sur la souffrance des parents de personnes malades psychiques. Et si elle réagit ainsi, c’est qu’une des intervenantes, Agnès, elle aussi maman, vient de témoigner combien elle avait douloureusement expérimenté son impuissance devant la maladie de son fils : errances, délires, actes incompréhensibles, crises d’angoisse, hospitalisations, et tant d’autres évènements déchirants pour un cœur de maman.
On est loin de la joie dans cette épreuve où tout semble s’effondrer, mais Agnès explique alors comment elle a découvert ce qu’était l’Espérance : dans ce chaos, découvrir peu à peu qu’elle est aimée, qu’elle est faite pour aimer, et pour se laisser aimer toujours davantage, quelles que soient les souffrances. Et Agnès d’expliquer combien elle a ressenti une joie, une joie profonde et durable, en dépit de l’épreuve qui continuait. D’où la réaction vive de Mireille, qui n’arrivait pas encore à entrer dans cette joie… La paix, à la rigueur, mais pas la joie.
Touchée par cette réaction de Mireille, Agnès pleine de compassion, se rétracte, s’excuse presque, et consent que le mot joie est peut-être trop fort. C’est alors que Thierry, médecin et théologien, a pris délicatement la parole : « Ne renoncez pas à la joie… nous sommes faits pour la joie… permettez-moi de vous demander d’oser chercher la joie dans ce que vous vivez de si difficile… Pas celle des plaisirs éphémères, mais la Joie promise par Jésus à chacun ».
Un mystique juif écrivait au XVIe siècle : « II n'y a rien qui puisse descendre du ciel, s'il n'y a une force qui le désire ». Désirer la joie, comme nous y invite Thierry, c’est lui ouvrir la porte. Vous savez, dans l’exhortation sur l’appel à la sainteté, Gaudete et Exultate, le Pape François écrit : « Il y a des temps de croix, mais rien ne peut détruire la joie surnaturelle… Elle demeure toujours comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout ». Ca a été l’expérience de Agnès.
Elle nous rappelle que la joie et la souffrance sont une réalité de notre condition humaine. C’est cette condition que Jésus a prise. Il a connu la souffrance totale et la joie parfaite dans son existence terrestre. A son image, nous pouvons vivre l’union de ces deux réalités, souffrance et joie, sans refuser aucune des deux, jusqu’au jour où le Christ effacera toute larme de nos yeux. Ça aussi, Il l’a promis !
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