J’ai suivi - comme tout le monde - les développements du sommet sur la pédo criminalité dans l’Eglise Catholique qui s’est tenu à Rome la semaine dernière. Comme tout à chacun, je découvre effaré des victimes par centaine et une Eglise bien malade. Le comportement criminel de certains devient la faute de tous. Et face à l’ampleur des scandales, c’est à juste titre l’Eglise elle-même qui est en cause au-delà des brebis égarées qui en sont les auteurs.
Je découvre également une Eglise universelle dans le diagnostic et dans le traitement de cette crise. Car c’est aussi cela que nous apprend ce sommet : le Pape François entend dénoncer et traiter ce
mal, à l’échelle de l’Eglise.
Et quel est le rapport avec les entrepreneurs et dirigeants chrétiens ?
Il n’y a aucun doute que le Pape François agit ici en Dirigeant : il prend la mesure de la situation. Il fixe avec autorité les objectifs de sortie de crise. Il enjoint chacun de prendre ses responsabilités et
d’agir utilement pour traiter le problème conformément aux objectifs fixés. Il semble déterminer à suivre la bonne exécution des plans d’action qui seront mis en œuvre. Et nous comprenons qu’il
prendra le moment venu les sanctions qui lui incomberont.
Mais au-delà de l’attitude du Pape François qui relève de la bonne gouvernance, après des années du pusillanimité, il faut nous interroger : cette crise porte-t-elle atteinte à l’« entreprise » poursuivie par l’Eglise ? Paradoxalement, je ne le crois pas, au contraire. L’Eglise va sortir renforcée de cette crise et sans doute plus vite qu’on ne le croit.
Ah bon et pourquoi ?
Une entreprise se définit par l’objet qu’elle poursuit et par les moyens mis en œuvre pour le réaliser. Ce n’est pas une crise qui tue une entreprise, c’est la disparition de son objet ou des moyens de le
réaliser. Il est évident que la pédo criminalité qui est dénoncée ici avec force, n’est ni l’objet poursuivi par l’Eglise, ni un moyen mis en œuvre pour aboutir à la réalisation de cet objet. Bien au contraire, chacun le sait, ces crimes sont profondément contraires à l’annonce de l’Evangile qui est l’objet même de l’Eglise.
Combattre ces crimes, les combattre de manière universelle, c’est combattre un mal scandaleux, mais c’est aussi réaffirmer l’Eglise dans son objet, dans sa raison d’être et travailler à l’avènement de nouveaux moyens pour réaliser ces fins. Débarrassée de ce mal, recentrée sur sa raison d’être, l’Eglise entre dans un nouveau cycle vertueux au service de l’objet qu’elle poursuit.
C’est également l’occasion de faire du combat de la protection de la dignité, de l’intimité et de la conscience de nos enfants - un combat universel bien au-delà du périmètre de l’Eglise. Et là,
entrepreneurs et dirigeants nous avons aussi notre part de responsabilité. Je vous propose d’approfondir ce sujet la semaine prochaine.
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