Mais pendant ce temps, le bras de fer continue entre des cheminots bien déterminés à poursuivre leur mouvement de grève et un exécutif qui, par la voix du chef de l’État et du Premier ministre, reste inflexible.
Cette réforme semble assez peu lisible pour le grand public, même si Emmanuel Macron s’en défend. Pour Vincent Doumayrou, journaliste, spécialiste du rail, membre du réseau spécialisé dans l’étude du chemin de fer Ferinter, auteur de "La fracture ferroviaire : pourquoi le TGV ne sauvera pas le chemin de fer" (éd. de l’Atelier), on ne doit en revanche pas parler pour l’instant de privatisation.
"La privatisation c’est quand un actif public devient privé, est vendu par vente publique ou de gré à gré. Là, pour l’instant, la SNCF, qui est un établissement public, industriel et commercial depuis 1983, est transformée en société nationale. Le gouvernement dit que les titres seront cessibles. Cela peut être un premier pas" explique-t-il.
Ce qui peut être compliqué à comprendre pour le grand public, c’est l’association de l’ouverture à la concurrence, et conservation d’une entreprise publique. "Il y a deux formes d’ouverture à la concurrence dont l’ouverture pour le marché avec l’exploitation du marché public par des groupes privés ou des filiales privées de groupes publics" précise le journaliste.
Aujourd’hui, la France est plutôt à la traîne en matière d’investissement ferroviaire par habitant, en Europe. "A mon sens, il faut sortir de le toujours moins sachant que ce qui coûte cher, ce sont les coûts fixes. Il faut donc développer l’offre ferroviaire tout particulièrement les RER dans les villes de région" lance ce spécialiste.
L’un des principaux problèmes de la dette de la SNCF, c’est sa dette abyssale qui s’élève à 54 milliards d’euros. Le président Macron a dit qu’il reprendrait une partie de la dette. "La dette ferroviaire est une dette publique. Mais il est naturel d’avoir une dette élevée pour une activité à forte intensité de capital" lance Vincent Doumayrou, rappelant que la dette du réseau ferroviaire britannique est de 50 milliards de livres Sterling.
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