Séverine Daudin, ALMA74 : "Un coup de pied dans la fourmilière"

ALMA 74, la cellule d'écoute a dévoilé ses chiffres 2018 à l'occasion de son Assemblée générale la semaine dernière. "Une dizaine de bénévoles" travaille dans l'association, pour "Six heures d'écoute par semaine". En 2018, "Soixante nouveaux dossiers" ont été créés, soit plus d'un par semaine.   

Ces appels proviennent "de victimes supposées", "de témoins" ou encore "de professionnels de la santé". Mais ce qu'a noté Séverine Daudin, c'est avant tout le nombre important "d'appels qui proviennent du domicile". Une bonne nouvelle pour la coordinatrice, qui voit en ces chiffres une preuve du tabou qui commence à disparaitre. "C'est notre objectif" rappelle-t-elle.  

Dans ces appels, il y a des mots, mais aussi beaucoup de temps de silence, qui veulent dire beaucoup. Il y a aussi du ras-le-bol des institutions, de l'Etat. Un sentiment de négligence que les personnes au bout du fil ne masquent plus. Mais cette colère, Séverine Daudin l'a vu montée déjà bien avant. "On ressent les difficultés qu'il peut y avoir dans les établissements de santé". La raison, "ils ne sont pas tous logés à la même enseigne" selon elle.  

Enfin, Séverine Daudin le pense, et en est convaincue. "Il faudrait un coup de pied dans la fourmilière" pour briser ce tabou des maltraitances sur les personnes âgées. "L'Etat ne prend pas assez conscience, pas assez de considération" selon Séverine Daudin.