Service militaire volontaire : que contient la mesure annoncée par Emmanuel Macron à Varces ?
Le président de la République, en visite à la base militaire de Varces, en Isère, a annoncé la mise en place d’un service militaire volontaire rémunéré pour les jeunes de 18 ans dans l’idée de renforcer la Défense française. L’actuelle Journée "Défense et citoyenneté" va aussi être repensée et devient la "Journée de mobilisation".
Emmanuel Macron à la 27e Brigade d'infanterie de montagne de Varces le 27 novembre 2025 (Photo : RCF Isère/Tyfenn Desloges)
Le projet est en préparation depuis janvier mais c’est désormais officiel : après l’échec du Service national universel (SNU), pointé du doigt pour son coût et son manque d’attractivité pour les jeunes, Emmanuel Macron a annoncé sa transformation en Service militaire volontaire ce jeudi 27 novembre, depuis la base militaire de Varces, en Isère.
Un service rémunéré de 10 mois
Dès l’été prochain, ce service volontaire sera donc proposé aux jeunes majeurs ayant effectué leur Journée de mobilisation obligatoire (nouveau nom pour la Journée Défense et citoyenneté). Il s’étalera sur 10 mois et sera recentré sur les aspects purement militaires. Les jeunes qui s’y engageront seront rémunérés à hauteur de 900 à 1000 euros par mois, et pourront bénéficier de crédits universitaires s’ils sont en études ou s’ils souhaitent en poursuivre après leur mission.
Nous ne pouvons pas revenir au temps de la circonscription mais nous avons besoin de mobilisation
Concrètement, après une formation d’un mois, les jeunes volontaires rejoindront une unité militaire sur le territoire national, occuperont les même postes et se verront confier les mêmes missions que les professionnels pendant 9 mois. Pour l’instant, seules les unités de l’armée sont concernées mais il sera possible, dès 2027, d’entrer dans les rangs de la gendarmerie nationale, des sapeurs-pompiers de Paris ou encore des marins-pompiers de Marseille.
Les premières candidatures pourront être déposées mi-janvier 2026. Le chef de l’Etat table ensuite sur une montée en puissance progressive : 3 000 jeunes l'année prochaine, 10 000 en 2030 et jusqu’à 50 000 d’ici 2035.

«Renforcer le pacte "armée-nation"»
Le coût de la mise en place de ce service militaire volontaire est estimé à 2 milliards d'euros qui seront dégagés dans loi de programmation militaire. La mesure sera aussi accompagnée par d’autres, notamment la refonte de l’actuelle Journée "Défense et citoyenneté" qui sera resserrée sur les fondamentaux et prendra donc le nom de "Journée de mobilisation".
Emmanuel Macron a aussi évoqué l’allongement de la durée des classes de défense de 1 à 3 ans, l’obligation de participation à une cérémonie commémorative ou encore l’incitation à réaliser un stage de seconde dans l’armée.
Le chef de l'État espère ainsi «renforcer le pacte "armée-nation"» mais aussi pouvoir répondre aux enjeux de défense «dans un monde aux menaces croissantes».
Vers un service volontaire forcé?
Pour autant, pas question pour l'heure de revenir au service militaire obligatoire aboli par Jacques Chirac en 1997. «Nos armées n’ont plus vocation à encadrer la totalité d’une classe d’âge (entre 600 et 800 000 jeunes, ndlr). Un tel modèle ne correspond ni aux besoins de nos armées ni aux menaces», reconnaît Emmanuel Macron
S'il a confirmé en début de semaine qu’«il ne s’agit pas d’envoyer nos jeunes au front en Ukraine», le Président n’exclut pas qu’ «en cas de crise majeure», le Parlement pourra faire appel aux jeunes repérés lors de la nouvelle Journée de mobilisation et les obliger à effectuer leur service militaire. «Nous ne pouvons pas revenir au temps de la circonscription mais nous avons besoin de mobilisation», a estimé le Président devant le parterre de militaires et de jeunes réservistes réunis à la caserne de Varces.



