Semaine Rouge de l'AED : Darius, symbole d'un christianisme iranien clandestin
Du 14 au 21 novembre, comme tous les ans, l’Aide à l’Église en Détresse (AED) illumine des centaines de bâtiments dans le monde pour sensibiliser le public au sort des chrétiens persécutés. En France, la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’obélisque de la Concorde, le Pont Neuf, le sanctuaire de Lourdes, ainsi que la basilique du Sacré-Cœur, se pareront de la couleur du sang des martyrs.
Cathédrale Notre-Dame de Paris © Ait Adjedjou Karim/ABACAAujourd'hui, un chrétien sur six vit dans un pays où la liberté religieuse est bafouée. C’est notamment le cas en Iran.
Le risque du témoignage
Darius, c'est son pseudonyme. Il est iranien et il avait prévu de témoigner lors de la nuit des témoins. Il a dû annuler sa participation car même avec un pseudonyme, un témoignage public reste trop risqué pour lui et ses proches. Son témoignage sera lu malgré tout dans le cadre de la "semaine rouge". Darius est né à Téhéran dans une famille d'intellectuels iraniens. Un jour, son père lui offre une Bible et cela change sa vie. C'est ce que nous raconte Thomas Oswald, journaliste à l'AED. "La vision d’un Iran strictement fermé au dialogue religieux est trompeuse : la société iranienne, héritière d’une longue histoire et dotée d’une grande culture, témoigne d’un intérêt pour les autres religions", explique-t-il, avant d'ajouter que "de nombreux Iraniens, souvent peu pratiquants, sont spirituels et ouverts, comme en témoigne l’histoire de Darius". Son père musulman chiite, n’a pas hésité à lui offrir une Bible trouvée à l’étranger.
"Ils sont considérés comme de dangereux dissidents"
Si la conversion de Darius à la foi catholique a été acceptée au sein de sa famille, la réalité en Iran est bien plus sombre. Devenir chrétien quand on est musulman, c'est un acte de courage extrême. Les centaines de milliers de chrétiens convertis de l'islam sont traqués comme de dangereux dissidents. "À côté des chrétiens qui sont relativement respectés et surveillés par le régime, les centaines de milliers de convertis de l'islam vivent leur foi comme des résistants", précise Thomas Oswald. Contrairement à ce qu'a vécu Darius, d'autres sont "complètement reniés par la famille". Quelquefois, "les famille tentent de les exécuter parce que c'est insupportable qu'un membre se détourne de la foi musulmane".
Depuis une quinzaine d'années, un mouvement clandestin de conversion se développe dans tout le pays. Certains chercheurs estiment qu'il y aurait aujourd'hui entre 500 000 et 1 million de convertis au christianisme en Iran. Un chiffre impossible à vérifier mais qui montre l'ampleur du phénomène.


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