Conseil départemental : des débats engagés et une séance interrompue, retour sur deux jours chargés
Le conseil départemental est réuni en session plénière depuis ce lundi 23 juin. Parmi les points qui ont fait le plus débat sur les deux derniers jours : la sécurité et les finances. Autre fait marquant : la séance de ce mardi a été suspendue et doit reprendre demain. Elle fait suite à une intrusion dans l'hémicycle de personnel du médico-social.
Lionel Chauvin, le président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, a voulu se montrer ferme sur la sécurité dans les collègesChose inhabituelle, Lionel Chauvin a cassé les codes et l’ordre du jour lors de cette session plénière. Après le vote du plan départemental de l’habitat en début d’après-midi, le président du conseil départemental a prononcé un discours aux allures de tribune. Une prise de parole centrée sur la sécurité. « La sécurité des Français n’est pas une option. C’est une urgence. La violence frappe chaque jour plus fort et plus près » a-t-il déclaré.
L’élu du canton de Châtel-Guyon a ensuite précisé sa pensée : il souhaite davantage d’installations dans les collèges, que ce soit en vidéoprotection ou via des portiques à l’entrée.
Une déclaration qui n’a pas manqué de faire réagir les bancs de l’opposition. À commencer par l’élue centriste Karina Monnet : « Installer des portiques, mettre en place des contrôles, renforcer la surveillance, cela donne le sentiment d’agir, certes, mais c’est aussi une réponse symbolique qui relève d’une approche sécuritaire et démagogique. »
Pour appuyer ce propos, Flavien Neuvy, élu du groupe Indépendants et démocrates, appelle à la nuance : « Les récents faits divers, dramatiques, doivent nous inciter à la prudence [...] s’il y avait une solution miracle, nous l’aurions déjà tous appliquée. Il me semble qu’il faut rester prudent dans notre réponse. »
À gauche, Gérald Courtadon appelle quant à lui à une réflexion de fond sur ce sujet complexe. Il prend pour exemple le débat naissant dans l’assemblée pour illustrer son propos.
Face à ces critiques, Lionel Chauvin a maintenu ses positions. Il s’est toutefois dit prêt à ce que la question soit étudiée plus amplement en commission par les élus départementaux.
Des finances en deficit
Ce mardi, un autre sujet a enflammé les discussions : celui des finances. L’exécutif présentait son compte financier unique pour 2024. On y constate un déficit de près de 3,5 millions d’euros.
Le vice-président aux finances, Jérôme Gaumet, le justifie par un « effet ciseaux » : d’un côté, des dépenses jugées nécessaires qui illustrent la politique volontariste du Département ; de l’autre, des recettes moins fortes, notamment en raison de la baisse des dotations de l’État.
À l’issue de la présentation, Damien Baldy, du groupe La Gauche Sociale et Écologiste, a exprimé sa préoccupation :
« Ces chiffres sont inquiétants. Ils le sont en termes de résultats mais aussi en termes de choix politiques. Nous pensons, dans notre groupe, que des économies peuvent être faites sur des politiques qui ne sont pas structurelles et ne sont pas au cœur des missions de la collectivité départementale. »
Des inquiétudes se sont également exprimées au centre de l’hémicycle. Olivier Chambon, élu du canton de Thiers, s’est dit « circonspect » :
« À la lecture du budget, j’ai une vision pessimiste de l’avenir. Je suis circonspect sur les chiffres et sur ce qui pourrait se passer… »
Malgré tout, ces comptes ont été adoptés à l’unanimité : la droite et le centre les ont votés, tandis qu’une grande partie de la gauche s’est abstenue.
Quant un mouvement social interrompt la séance
Ce matin, les élus ont pu croiser à leur arrivée des agents du pôle Solidarité. Ces derniers se sont réunis à l’appel de la CGT. Ils mettent en avant une souffrance au travail et demandent de meilleures conditions pour exercer leur mission. Ils se sont mis en grève reconductible afin de se faire entendre.
Mais voilà, pour que leur message porte, ils se sont également invités dans l’hémicycle cet après-midi. Lionel Chauvin leur a calmement demandé à deux reprises de rejoindre l’étage supérieur, réservé au public. Face à l’absence de mouvement, le président du Conseil départemental a décidé de suspendre la séance pour aujourd’hui.
La session plénière doit reprendre demain à 8h30.
