Sécheresse : un travail collaboratif pour réduire la consommation de l'eau dans la Drôme
La ressource en eau se raréfie, l'été que l'on vient de passer nous l'a rappelé. Alors pour tenir l'objectif d'une réduction de 15 % de tous les usages de l'eau dans le bassin-versant de la rivière Drôme, un travail collaboratif est lancé pour réécrire le schéma d'aménagement et de gestion de l'eau.
Dès le mois d'avril, de nombreux bassins de la Drôme étaient à sec cette année. La rivière Drôme n'a pas fait exception, et au cours du mois d'août, le cours d'eau n'avait plus aucun débit sur 3,5 kilomètres en cumulé à proximité de l'embouchure du Rhône. "Certains hameaux ou villages ont vu sur des périodes plus ou moins longues leurs sources se tarirent et devoir prendre de l'eau en bouteille", alerte Pierre Lespets, président de la Commission locale de l'eau (CLE). Et ce avec des conséquences aussi sur les milieux aquatiques et la faune, les agriculteurs et les industriels.
Réduire de 15 % la consommation de l'eau
Cette situation qui n'est pas si nouvelle, interpelle depuis plusieurs années les élus de la vallée de la Drôme. Ils ont décidé de la prendre en compte pour rédiger le prochain SAGE, le schéma d'aménagement et de gestion de l'eau, avec l'ambition de permettre à la rivière de continuer à vivre. Selon les études, il faudrait réduire de 15 % les prélèvements en eau dans la rivière pour lui permettre de survivre. Or ces dernières années, ils n'ont pas baissé, au contraire, ils ont augmenté.
Alors pour atteindre cet objectif, certaines mesures pourront être prises et concerner l'irrigation, l'usage en eau potable, pour les industries et les forages (pour lesquels les pouvoirs publics manquent d'information sur leur nombre). Pour aboutir à ce nouveau schéma de fonctionnement, les élus ont décidé de miser sur la collaboration. Plus d'une cinquantaine de personnes travaillent régulièrement ensemble (des élus, des usagers, des représentants de l'Etat). "Ces changements, il faut qu'ils soient compris pour être mis en place", souligne David Arnaud, chargé de mission SAGE du bassin-versant de la Drôme.
Des commissions thématiques sont aussi ouvertes à plus d'acteurs (dont des associations) qui travaillent en plus sur ces questions pour apporter plus d'avis, le tout en se basant sur des modélisations scientifiques adaptées aux particularités du bassin de la Drôme.
Nous essayons de proposer une voie pour être meilleur gestionnaire de la ressource en eau - Pierre Lespets, président de la CLE; la commission locale de l'eau
"Le SAGE c'est une feuille de route, précise David ARNAUD, Chargé de mission SAGE du bassin-versant de la Drôme. Par exemple, quand on aura défini un volume d'eau potable à économiser, cela pourra se traduire par la mise en place concrète d'équipement d'hydro-économe. Ensuite, il y aura un volet réglementaire. Une fois le volume prélevable borné, cadré, les nouveaux programmes devront répondre à ces règles. C'est un cadre qui dépasse les autres plans d'aménagement territoriaux". "Si demain une entreprise qui n'est pas sur notre territoire sollicite un permis de construire et qu'elle est fortement gourmande en eau, on pourrait imaginer que son permis soit refusé", poursuit Pierre Lespets.
Les travaux se poursuivent encore avant des prises de positions dans les années à venir.
L'info en +
Le bassin-versant de la rivière Drôme était le premier territoire à mettre en place un SAGE, le schéma d'aménagement et de gestion de l'eau, dès 1997, a une époque où les tensions autour de l'eau étaient encore plus violentes.
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