Sébastien Galpier : "Ma décision viendra rapidement"
Une semaine après l'annonce de son retrait de la campagne de la droite et du centre à Clermont-Ferrand, Sébastien Galpier a répondu à nos questions dans un entretien. "J'aspire à aider une liste", avance le vice-président du Département à la Culture.
Sébastien Galpier dans les studios de RCF à Clermont-Ferrand © RCFVous avez annoncé la semaine dernière votre retrait de la campagne de la droite et du centre à Clermont-Ferrand, dénonçant des divergences profondes avec le candidat Julien Bony. Le lendemain, autre communiqué, autre mise en retrait, cette fois du parti Les Républicains. Beaucoup de questions ont suivi ces décisions successives. Quel objectif cherchez-vous, si ce n'est de nuire aux chances de la droite et du centre à Clermont-Ferrand ?
Le but n’était pas forcément de nuire. Plutôt d’être droit dans mes bottes, d’être en phase avec mes valeurs également. C’était aussi d’acter un profond malaise à Clermont-Ferrand avec la droite. Acter qu’il y a, sur la forme et le fond, des désaccords profonds, qui datent depuis un certain temps. Alors je l'ai fait et, honnêtement, je m'étais mis une deadline personnellement. La deadline, c'était le lancement de campagne de Julien Bony. Je m’étais dit que, si les choses ne s'arrangeaient pas, s'il n'y avait pas un changement radical dans la façon de faire de M. Bony...
L'égo ? Je tiens à l'écarter tout de suite !
... En tout cas, ce n'est pas une décision prise sur un coup de tête : 3 pages de communiqué adressées aux rédactions la veille du lancement de campagne officiel de Julien Bony…
Ce n'est pas une décision prise sur un coup de tête. Et ce n'est pas un coup d'ego. J'aimerais d’ailleurs écarter ces deux choses définitivement. Le coup de tête, non, c'est quelque chose qui a été mûrement réfléchi, discuté avec les cadres LR locaux également. La situation était connue. Et l'ego, je tiens à l'écarter tout de suite aussi, parce qu’il y a également beaucoup de procès d'intention par rapport à ça. Déjà, c'est quelque chose qui est assez facile. Vous savez, quand vous êtes jeune en politique, j'ai été vice-président du Département à 32 ans… Forcément en retour, il y a beaucoup de procès d'intention par rapport à l'ego, par rapport à l'arrogance, par rapport à ces choses-là qu'on reproche souvent à un jeune politique. Déjà d’une, je me suis effacé pour Julien Bony dans un premier temps. Je lui ai fait confiance pour travailler en équipe. Je lui ai fait confiance pour qu'il m'intègre dans l'équipe de campagne…
...Justement, le collectif a souvent soudé les chances de victoire dans les différentes échéances électorales. En quoi se mettre à l'écart du collectif peut-elle permettre de garder vos chances ?
Aujourd'hui, je suis dans une autre dynamique. Mais je veux juste revenir un instant sur cette question d’ego. Quelqu’un qui s'efface comme je l'ai fait, quelqu'un qui donne les chances au collectif à travers sa confiance sur un candidat, et bien l'ego, il est mis de côté ! Et encore une fois, je tiens à le dire, j’ai tracté pour M.Bony dans un premier temps. Quelqu'un qui a un ego surdimensionné ne fait pas ces choses-là.
D’autre part, aujourd’hui, il y a un désaccord profond. C’est-à-dire que aujourd’hui, je trouve que les Macronistes, à Clermont-Ferrand, prennent une place qui est exorbitante par rapport à ce qu'ils représentent.
Vous dites justement dans votre communiqué, « j'ai alerté les dirigeants locaux des Républicains sur le virage macroniste ». Que signifie précisément, ce "virage macroniste" dont vous parlez ?
C'est-à-dire que les Républicains ne sont pas assez bien représentés à Clermont-Ferrand dans cette liste.
Mais concrètement, sur quelles mesures ?
Alors concrètement, déjà, c'est sur la méthode de travail. Aujourd'hui, on voit qu'il y a la droite, le centre. La droite, c'est les Républicains. Le centre, il y a quatre, cinq petits partis qui gravitent autour. Déjà, sur la représentation, au niveau du travail, des temps de parole, etc, on sent que la droite est écartée. Ensuite, sur le fond, quand on discute avec certains macronistes, il ne faut pas parler de sécurité, il ne faut pas parler de ci, il ne faut pas... On sent qu'il y a des sujets tabous.
Par exemple, sur la sécurité, sur quel point le candidat Julien Bony, pour vous, ne va pas assez loin ?
Ce n'est pas une question d'aller loin ou pas, c'est sur la forme. Quand on discute avec les centristes, il y a des sujets tabous. Il y a des choses dont ils n'ont pas envie de parler, des sujets…
...Mais lesquels ?
Sur la sécurité, sur l'armement de la police municipale, par exemple, sur d'autres sujets aussi…Mais à la base c’est vraiment un problème sur la méthode, sur le travail. Encore une fois, sur le travail, quand on écarte les gens comme ça… Moi-même, cela fait six ans que je l’attends cette campagne, que j'ai envie de travailler sur ces municipales sur Clermont-Ferrand. Mon engagement premier était pour Clermont-Ferrand. Aujourd'hui, il est pour le département du Puy-de-Dôme parce que j'ai gagné une élection départementale.
Lionel Chauvin reste mon Président
En reprenant votre communiqué, vous dites que vous restez « attaché à Clermont-Ferrand, qu'une autre voie est possible ». Est-ce que vous avez été approché ?
Aujourd'hui, je suis dans le temps de la concertation. Je prends vraiment le temps de la réflexion et de la consultation. Par contre, pour revenir sur les questions d'égo, je tiens à le dire, je n'aspire pas à être tête de liste à Clermont-Ferrand. Si j'avais voulu le faire, je l'aurais fait en amont. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on décale sa candidature pour être tête de liste, surtout par rapport à ce qui s'est passé. Je ne serai pas tête de liste à Clermont-Ferrand. J'aspire à aider, à accompagner une liste. Ce sera une décision qui viendra assez rapidement, parce que les échéances sont au mois de mars prochain.
Vous évoquiez précédemment votre mandat au Conseil départemental. Dans la foulée de votre mise en retrait de la semaine dernière, le président LR de la collectivité Lionel Chauvin a confirmé son soutien, tout comme Brice Hortefeux, à la candidature de Julien Bony. Allez vous toujours siéger dans la majorité départementale ?
En l'état actuel des choses, je suis dans la majorité de Lionel Chauvin. Je suis toujours vice-président du Département. J’ai été élu démocratiquement sur un canton de Clermont. De très peu, c'est vrai. Lionel Chauvin reste mon président. Le téléphone est bien entendu ouvert. On échangera, j'en suis sûr. Il n'y a pas de souci, c'est un homme de dialogue. Je tiens à le dire et je le respecte. Mais par rapport à ma vice-présidence, je suis élu démocratiquement sur le canton de Clermont 5 qui a participé à la bascule du département au centre droit et sur une majorité de centre droit et de droite. Je continuerai à être vice-président si on me le demande.
