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Savez-vous vraiment pourquoi vous mangez des crêpes à la Chandeleur ? Par Elisabeth Walbaum

Un article rédigé par Elisabeth Walbaum - RCF, le 4 février 2025 - Modifié le 4 février 2025
Le point de vue de 7h20Elisabeth Walbaum | Savez-vous vraiment pourquoi vous mangez des crêpes à la Chandeleur ?

LE POINT DE VUE D'ELISABETH WALBAUM - La Chandeleur approche… et, avec elle, l’odeur des crêpes. Pourtant, avant de perpétuer nos envies de partage et d’abondance avec leur forme ronde et leur couleur dorée, cette fête, devenue religieuse, est un appel à cultiver la solidarité. Revenons avec Elisabeth Walbaum, de la Fédération de l’Entraide Protestante sur le sens de cette fête qui accueille le printemps.

Elisabeth Walbaum © RCFElisabeth Walbaum © RCF

Nous avançons tout doucement vers le printemps, les jours rallongent, et cela fait du bien.

Commémorer la présentation de Jésus au temple

Autrefois, dans la Rome antique, on célébrait les Lupercales pour accueillir le printemps. Avec l’arrivée du christianisme, ces festivités ont été transformées en une fête religieuse commémorant la présentation de Jésus au temple.

À l’heure de la société de consommation et des injonctions commerciales, nous cédons volontiers à l’envie de sucre, de crêpes et de crêpières. Leur forme ronde et leur couleur dorée rappellent le soleil, la lumière et la prospérité : l’arrivée prochaine des beaux jours et la fin des longues nuits hivernales. Ainsi, cette tradition perpétue aujourd’hui encore l’idée de partage et d’abondance.

Faire entendre les voix de la solidarité

J’échangeais récemment avec Aude, de la Cimade, une association membre de la Fédération de l’Entraide Protestante, sur la question des boucs émissaires dans notre société. Étrangers, migrants, exilés… nous avons toujours, et cela évoque de mauvais souvenirs, des figures désignées à la vindicte populaire. Nous assistons à une dangereuse assimilation entre migration et délinquance. Jour après jour, ces personnes sont davantage stigmatisées, criminalisées et, par conséquent, rendues de plus en plus vulnérables.

Nos associations, les collectifs de personnes exilées et les collectivités accueillantes continuent d'appeler à l'abrogation de la loi Asile et Immigration votée il y a un an et s’opposent à toute nouvelle atteinte aux droits humains, déjà réduits à peau de chagrin. Nous protestons également contre la nouvelle circulaire Retailleau, qui impose désormais sept années de présence illégale en France avant de pouvoir bénéficier d’un titre de séjour. Cette circulaire restreint drastiquement l’accès à la régularisation des sans-papiers. Comment peut-on raisonnablement imaginer que des personnes vivant sans papiers pendant sept ans — avec toute la précarité, l’inquiétude, la souffrance, les petits boulots clandestins, la pauvreté et la solitude que cela implique — puissent ensuite s’intégrer, prouver qu’elles sont de bons citoyens, qu’elles ont appris le français et qu’elles ont fait tout ce qu’il fallait pour ne pas se faire remarquer ?

Le partage de l'abondance

C'est pourquoi nous, organisations, collectifs et associations, appelons à la mise en œuvre d’une politique migratoire fondée sur le respect des droits humains, la dignité et les libertés de toutes et tous, ainsi que sur la solidarité. Autrement dit, nous appelons au partage d’une certaine abondance… et à l’espoir de jours meilleurs. Et voilà pourquoi j’avais envie de parler de la Chandeleur ! En préparant cette chronique, j’ai d’ailleurs retrouvé deux ou trois proverbes anciens qui nous donneront peut-être à réfléchir, tout en ajoutant un peu de farine à notre pâte à crêpes :

  • "Chandeleur trouble, l’hiver redouble."
  • "À la Chandeleur, les jours croissent de plus d’une heure, et le froid pique avec douleur."
  • Et mon préféré : "Chandeleur sans chaleur, crêpes sans odeur."
©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le point de vue de 7h20
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