Dans des interviews données à L'Obs et à BFMTV, Sven Mary, avocat du barreau de Bruxelles et Franck Berton, avocat du barreau de Lille, expliquent que Salah Abdeslam a choisi "de se murer dans le silence". Lors de sa dernière audition au palais de justice de Paris, Salah Abdeslam avait refusé de répondre aux questions du juge d'instruction.
Les deux conseils abandonnent désormais d'accompagner leur client dans son périple judiciaire. Tous les deux ont la ferme conviction qu’il ne s’exprimera plus et qu’il usera de son droit au silence. Ils en ont donc informé leur client jeudi dernier. Salah Abdeslam leur aurait répondu ne plus vouloir d’avocats pour le moment. L’un des deux conseils, Franck Berton, ténor pénaliste du barreau de Lille, dit avoir le sentiment d’un grand gâchis.
Pour lui, ce sont les conditions de détention de Salah Abdeslam qui expliquent son refus de parler. Mis en examen pour assassinat terroriste, suspect principal des attentats parisiens qui ont fait 130 morts, il est détenu à l’isolement depuis le 27 avril à Fleury-Merogis, et surveillé de façon continue. Salah Abdeslam avait tenté de faire suspendre ce dispositif inédit en France devant le Conseil d’Etat mais ce dernier l’avait débouté fin juillet.
Elle avait estimé que le caractère exceptionnel des faits terroristes pour lesquels il est poursuivi impliquait que toutes les précautions soient prises. Une décision qui inquiète les familles des victimes, qui tiennent absolument à ce qu’il y ait un procès. Un procès dans lequel l’enquête judiciaire ne reposera pas sur la parole d’Abdeslam.
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