Saint-Pierre-d'Oléron : à la Perrotine, le Comité de commémoration de la Libération entretien le chemin de la mémoire

Difficile de deviner à première vue que la rue du Phare, à la Perrotine, abrite une véritable manne d'archives de la Seconde Guerre Mondiale. C'est pourtant ici que le comité de commémoration de la Libération Seudre-Oléron entrepose son stock. Depuis 2018, l'association occupe cette ancienne résidence du gardien du phare de la Perrotine et y entrepose archives, photographies, maquettes et modèles réduits. Au total, ce sont ainsi 400 maquettes qui y sont exposées sur deux étages et les dons de particuliers continuent d'affluer pour renflouer la collection du Comité. 

"Il nous fallait absolument trouver une maison", explique le président de l'association François Ytas, qui rappelle la fermeture faute de repreneur du musée de la Poche de Royan en 2007. Après plusieurs années, c'est finalement la commune de Saint-Pierre-d'Oléron qui propose au Comité d'occuper cette ancienne maison, abandonnée depuis la tempête Xynthia, pour y entreposer ses archives. Impossible toutefois d'en faire un musée à part entière : le lieu n'est pas accessible aux personnes à mobilité réduite, et l'association n'a de toute manière pas les ressources pour s'en occuper à temps plein. Le lieu est tout de même visitable par petits groupes en contactant l'association via son site. 

Vice-président de l'association, Philippe Robert nous guide à travers les modèles réduits et les répliques entreposés au rez-de-chaussée et à l'étage, pour 320 mètres-carrés d'exposition. Pour lui, le musée entretient aussi bien la mémoire collective que sa mémoire personnelle - son père s'est battu auprès de la Résistance et apparaît sur plusieurs photographies exposées sur le mur. 

"Grâce aux documents qu'il a conservés, j'ai pu ressortir les photos et les histoires d'époque et étoffer le musée de la Perrotine", explique Philippe Robert, qui n'a découvert qu'à la retraite que son père avait contribué à la Résistance. Et Philippe Robert de souligner le "plaisir" de "mettre en valeur pas seulement [son] père, mais tous les combattants" de la région.