Saint-Baldoph : des risques de "maltraitance contrainte" au Foyer d'Accueil Médicalisé du Noiray
"Situation dramatique" dans une quinzaine d'établissements médico-sociaux du bassin chambérien. Des mots forts employés par les parents d'un adulte lourdement handicapé, pris en charge dans l'un de ces établissements. Le couple a adressé un courrier à la Première Ministre, pour dénoncer un risque de "maltraitance contrainte" liée à une insuffisance de personnel.
Le Foyer d'Accueil Médicalisé du Noiray, à Saint-Badolph. ©Google MapsJean-Jacques Samson est le père de Romain, 38 ans et lourdement handicapé. Dépendant, Romain est accueilli au Foyer d'Accueil Médicalisé du Noiray à Saint-Baldoph. Ici, un tiers des postes sont vacants. Trois infirmiers sur cinq manquent à l'appel. Une pénurie de personnel, qui a de graves conséquences sur la santé et la sécurité des résidents. Jean-Jacques ne pouvait plus se taire.
Pour pallier au manque de personnel, l'APEI de Chambéry, qui gère une quinzaine d'établissements, a eu recours à des intérimaires, durant les Fêtes de Noël. Entre 30 à 100% plus cher qu'un poste de titulaire. Une situation ubuesque, liée à la dévalorisation des métiers d'aides-soignants, ou d'éducateurs spécialisés. Aujourd'hui, un moniteur-éducateur commence sa carrière avec 1,2 SMIC, contre 1,8 il y a 30 ans. Guillaume Pelletier, le directeur de l'APEI de Chambéry, appelle à revoir la convention collective pour attirer de nouveau.
Le 6 janvier dernier, la députée de Savoie Emilie Bonnivard a adressé un courrier à la Première Ministre. Lettre restée sans réponse pour l'instant.
