Vent de colère sur les départements de la Haute-Loire et du Cantal. Marie-Agnès Petit et Bruno Faure, les deux élus à la tête des collectivités, annoncent refuser de payer la revalorisation du RSA au 1er avril 2025. Ils dénoncent une dérive de l’État.
Dès le 1er avril 2025, le revenu de solidarité active, le RSA, est revalorisé de 1,7 %. Décision prise par l’État pour compenser l’inflation auprès des bénéficiaires. Sauf que cette hausse est prise en charge sans compensation par les départements. Mais après plusieurs hausses ces dernières années, cette fois, c’est non. Marie-Agnès Petit et Bruno Faure, les deux présidents des collectivités, suivent l’appel de plusieurs départements français : ils refusent de payer cette augmentation.
Pour Bruno Faure, le président du département du Cantal, « c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». L’élu cantalien est vent debout contre cette hausse du RSA décidée « sans concertation et imposée aux départements ». Plus que le montant à verser, c’est surtout la méthode. « L’État nous fait les poches », embraye l’élu. Pour le Cantal, cette revalorisation de 1,7 % lui aurait coûté entre 120 000 et 150 000 euros, 312 000 euros pour son voisin altiligérien.
En Haute-Loire, même son de cloche du côté de la présidente Marie-Agnès Petit. Les deux présidents s’insurgent contre des décisions prises depuis Paris et imposées aux départements, sans la moindre compensation, surtout dans le contexte actuel autour des finances des collectivités locales. Pour la présidente, « cette augmentation a des airs de poisson d’avril tant elle paraît sidérante sur le peu de sens des réalités de l’État face à la situation intenable des départements ».
La situation va plus loin. Désormais, les plus de 70 départements français qui refusent de payer la hausse du RSA annoncent qu’ils s’opposeront à toute nouvelle dépense ou augmentation décidée sans concertation et non dédommagée par l’État.
Reste une question : quel impact cette décision va-t-elle avoir sur les bénéficiaires du RSA ? Le président du Cantal, Bruno Faure, le confirme, ils toucheront bien l’allocation rehaussée de 1,7 %. Concrètement, la Caisse d’Allocations Familiales va compenser l’argent non débloqué par les départements. Les bénéficiaires ne seront donc pas lésés.
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