Romaric Bexon | Triple anniversaire de 3 textes fondamentaux sur la mission

Dimanche dernier, l’Église universelle a célébré l’anniversaire du décret Ad gentes, texte publié à l’issue du Concile Vatican II le 7 décembre 1965, il y a soixante ans. 

Ad Gentes

Ce décret, « aux nations » en français, est un texte à la portée à la fois doctrinale et pratique. Il fait partie de l’enseignement officiel de l’Église romaine, en l’occurrence en matière d’annonce de l’Évangile à tous les peuples. Il réaffirme, je cite, « le devoir des missionnaires d’annoncer la bonne nouvelle et d’implanter l’Église chez tous les peuples et tous les groupes humains ». Il rappelle également, sans rupture avec le magistère de l’Église, la vocation de tous les baptisés, c’est-à-dire avoir « une vive conscience de leur responsabilité à l’égard du monde ».

Evangelii nuntiandi

Ces 7 et 8 décembre ont été également des anniversaires pour deux autres textes de première importance pour le renouveau missionnaire à partir de la fin du vingtième siècle. Ces deux textes découlent directement des principes exposés dans le
décret conciliaire Ad gentes. La fête de l’Immaculée Conception, marquait le 50ᵉ anniversaire de l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi du pape Paul VI. Cette exhortation traite de
l’évangélisation du monde moderne, comme l’indique son titre traduit en français. Saint Paul VI rappelait à cette occasion l’importance de cette dynamique missionnaire. Selon lui, l’annonce du Royaume est une démarche à la fois complexe qui doit impérativement tenir compte de plusieurs choses essentielles comme le témoignage de vie, l’annonce explicite, l’adhésion du cœur, l’entrée dans la communauté. Cette exhortation vise aussi à encourager l’action missionnaire non seulement des prêtres mais aussi des laïcs. Ces derniers participent eux aussi à l’annonce de
l’Évangile, à travers l’exercice de leurs tâches temporelles. 

Redemptoris missio

L’autre texte étant Redemptoris missio, publiée il y a tout juste 35 ans, par le pape Jean-Paul II, le 7 décembre 1990. Dans ce texte, le saint polonais déclare : « L’Église est au service du Royaume effectivement et concrètement, elle l’est avant tout par l’appel à la conversion, c’est le service premier et fondamental rendu dans la venue du Royaume dans les personnes et dans la société humaine ». Il rappelle par-là que le salut commence dès ici-bas, et que la mission d’évangélisation est toujours d’actualité. Jean-Paul II souligne également que l’inculturation est un défi qu’il faut
relever, parce que l’Évangile n’est ni une culture étrangère à imposer aux autres, ni un message à diluer.