Romaric Bexon | Le cardinal Tagle à la rencontre des catholiques d’Azerbaïdjan

Le cardinal Tagle s’est rendu à Bakou, la capitale, pour fêter les 25 ans du début de la nouvelle présence institutionnelle de l’Église catholique en Azerbaïdjan. Cette présence remonte au lancement de la mission salésienne, le 11 octobre 2000. À cette date, cela faisait presque soixante-dix ans que la seule paroisse catholique du pays avait été supprimée par Staline.

Dimanche des missions

Cette visite coïncidait aussi avec le Dimanche des missions, puisqu’elle a eu lieu le 19 octobre dernier. Pour le cardinal Tagle, célébrer ce double anniversaire le jour du Dimanche des missions était riche de sens. Il a rappelé l’importance de cette journée pour « rendre grâce pour les missionnaires, pour l’évêque Vladimir Fekete et pour le premier prêtre local, le père Beibud Mustafaev ». Le cardinal philippin a conclu que « l’Église d’Azerbaïdjan est vivante ». Ce déplacement à Bakou lui a aussi permis de visiter les Sœurs Missionnaires de la Charité, installées dans le pays depuis 2006.

À quoi ressemble aujourd’hui l’Église catholique en Azerbaïdjan ? 

La population catholique locale est formée d’un petit noyau azerbaïdjanais : quelques centaines de descendants d’Allemands, de Polonais ou d’Ukrainiens déportés par Staline. En dehors de ce noyau, 80 % des fidèles sont des immigrés récents : principalement des Indiens et des Philippins, mais aussi des expatriés européens, américains ou africains. Le défi majeur de cette petite Église est l’inculturation. Il y a les barrières linguistiques, et l’on est dans un pays longtemps marqué par l’athéisme d’État, tandis que 95 % des habitants se réclament de l’islam chiite. 

Le contexte régional est difficile et les relations avec les autorités aussi. Au cours de sa visite, le cardinal Tagle s’est rendu sur le chantier de l’église Saint-Jean-Paul II. Elle sera la deuxième à ouvrir dans le pays depuis l’an 2000. Chose importante : c’est le président Ilham Aliyev lui-même qui a attribué le terrain à l’Église catholique par décret présidentiel. Une autre étape importante du voyage du
cardinal a été la rencontre avec Ramin Mammadov, chargé des relations interreligieuses en République d’Azerbaïdjan. Quoi qu’il en soit, selon les mots de son évêque Vladimir Fekete, l’Église azerbaïdjanaise se voit « comme un petit troupeau fidèle dont la joie rayonne comme le levain dans la pâte ».