Partager

Romantique

RCF,  - Modifié le 14 février 2018
A l'occasion de la Saint Valentin, Jean Pruvost revient sur l'origine du mot "romantique".
podcast image par défaut

"Une chose est certaine. Si on est romantique qu’une fois par an, le 14 février, cela ne va pas du tout ! Si en revanche, c’est l’occasion de l’être encore davantage, alors vive la Saint Valentin. Après avoir souvent signalé que ce saint avait été choisi parce que sa fête coïncidait avec le moment où les petits oiseaux reprenaient leur vie amoureuse annonçant déjà le printemps, eh bien place à ce bien joli mot, "romantique".

Offrir des bouquets de mots, c’est mon romantisme à moi. Un romantisme qui commence justement ici par l’Angleterre. Quant on cueille en effet le mot romantique, dans sa toute première jeunesse, eh bien c’est en terre anglais qu’il pousse, avec l’anglais romantic qui a donné romantique et ensuite, le "romantisme".

En fait, au départ, le mot est repris pour définir ce qui tient du roman, tel qu’il était né au XVIIème siècle, avec donc un caractère merveilleux et même fantastique, et on l’utilise d’abord pour parler des ouvrages anglais. On est en 1675, bien loin encore du mouvement romantique français qui commencera au début du XIXe siècle, avec Madame de Staël et Chateaubriand.

Dans le fond, le premier sens de "romantique", c’est "romanesque". Marmontel dans ses Mémoires en 1792, parle encore par exemple de "l’imagination romantique de Mlle de Lespinasse". Ce furent ensuite pour qualifier les paysages, les jardins qu’on utilisa la forme anglaise romantic, notamment en évoquant les jardins à l’anglaise très à la mode au XVIIIe. Et c’est en ce sens que Rousseau l’utilise et même encore Balzac évoquant "les masses romantiques du château de Saché", et ce "je ne sais quoi de mystérieux répandu dans son vallon solitaire !"

Puis vient le sens littéraire. On parle en effet du genre romantique d’où naîtra le mot "romantisme" en 1816, pour se démarquer du classicisme par la sensibilité personnelle et la création imaginaire. Eh bien aujourd’hui, place à l’imagination et à l’amour romantique en se souvenant de Musset : "Si tu veux être aimé, respecte ton amour" ou de Stendhal : "L’amour a toujours été pour moi la plus grande des affaires", ou encore de Mauriac : "Tout est possible à l’amour"."
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don