Accueil
Rhône : à Saint-Clément-sur-Valsonne, un logement d'urgence pour rebondir

Rhône : à Saint-Clément-sur-Valsonne, un logement d'urgence pour rebondir

Un article rédigé par Jean-Baptiste Cocagne - RCF Lyon, le 27 octobre 2025 - Modifié le 28 octobre 2025
Changer le monde, ça commence ici...Rhône : à Saint-Clément-sur-Valsonne, un logement d'urgence pour rebondir

En France, la moitié des féminicides ont aujourd'hui lieu en zone rurale, alors que ces territoires ne concentrent qu'un tiers de la population. La protection des victimes de violences conjugales représente un véritable enjeu dans nos campagnes.

 

Dans le Rhône, à Saint-Clément-sur-Valsonne, village de 900 habitants dans le pays de Tarare, la maire a soumis l’idée de construire un hébergement d’urgence pour femmes victimes de violences. Un appartement rénové de 70 m² qui a déjà hébergé une dizaine de personnes en un an et demi d’activité. 
 

Mandana Etemad (co-directrice de l'association Solidarité Femmes Beaujolais), Agnès Chapon (bénévole au CCAS) et Sylvie Martinez, maire de Saint-Clément-sur-Valsonne, posent dans l'appartement d'urgence communalMandana Etemad (co-directrice de l'association Solidarité Femmes Beaujolais), Agnès Chapon (bénévole au CCAS) et Sylvie Martinez, maire de Saint-Clément-sur-Valsonne, posent dans l'appartement d'urgence communal

Fond de cuisine, télévision, modem, lit bébé, électroménager... Rien ne manque dans ce T3 de 70 m² rénové pour permettre à ses locataires de prendre le temps de se poser, pour mieux rebondir. 

Depuis le mois d'avril 2024, cet appartement d'urgence permet d'héberger des femmes victimes de violences familiales ou des personnes sinistrées. Cette résidence temporaire est prévue pour durer quelques semaines, le temps de fuir une situation devenue dangereuse ou pour garder un toit au-dessus de sa tête après l'incendie de sa maison par exemple.

L'idée de ce logement d'urgence est arrivée par Sylvie Martinez, la maire de Saint-Clément-sur-Valsonne depuis 2014. 

La protection des femmes victimes de violences conjugale est une cause qui me tenait à cœur. Je suis à la retraite mais j'ai côtoyé cette violence-là, parmi d'autres, quand j'étais fonctionnaire de police. J'ai vu les carences de notre système social d'assistance. Quand vous n'avez pas de logements à proposer aux personnes en détresse, eh bien vous n'en avez pas. On avait des projets de réhabilitation de différents bâtiments communaux dans notre village et j'ai proposé cette idée de logement d'urgence.
 

L'idée a été adoptée à l’unanimité par le conseil municipal saint-clémentois. La rénovation de ce logement communal a été financée également par le département du Rhône et l’Etat. L'appartement d'urgence est géré par le Centre communal d’action sociale. Ses bénévoles s'occupent de le remettre en état après chaque départ et avant chaque nouvelle arrivée, afin que tout soit prêt en cas de besoin. 

 

Des femmes accompagnées par une association

Ces conditions d’accueil soignées font toute l’utilité de ce logement, selon Mandana Etemad, co-directrice de l’association Solidarité Femmes Beaujolais, qui a passé une convention avec la mairie de Saint-Clément-sur-Valsonne pour l’arrivée des femmes dans le logement d’urgence.

Ces premières heures de mise en sécurité des femmes victimes de violences sont fondamentales, décisives. Il faut que le logement permette à la fois de se sentir en sécurité de par sa situation géographique, mais aussi grâce aux commodités qu'elles vont y trouver, afin de pouvoir se sentir bien accueillies immédiatement. Est-ce qu'il y a du linge ? Est-ce que le logement est propre ? Est-ce que je peux tout de suite aller me coucher ? Est-ce qu'il y a le nécessaire pour l'hygiène ? Est-ce que je peux tout de suite faire un bon repas ? Parce que parfois, ces femmes partent de chez elles sans rien. 

 

Un logement d'urgence qui a déjà fait la preuve de son utilité

Marjorie Nowé a passé deux mois dans ce logement d’urgence à l’été 2025. Elle vit aujourd'hui dans le Nord, où elle peut reconstruire sa vie, loin du passé de violences subies à son domicile. 
 

Ce logement d'urgence est un lieu vraiment nécessaire pour pouvoir se reconstruire et dire "stop, non, je ne retournerai pas à mon domicile". La mairie de Saint-Clément en a vraiment fait un lieu très sécurisant, aussi bien au niveau des fermetures de portes que de l'accès dans l'immeuble. J'avais l'impression d'être dans un cocon de protection. D'être déjà bien accueillie, sans jugement, d'être aidée au niveau des démarches administratives - mon courrier arrivait à la mairie -, je crois que ça m'a sauvée.

En un an et demi d'ouverture, le logement d'urgence a accueilli une dizaine de personnes. Un taux d'occupation qui a surpris la maire saint-clémentinoise elle-même, mais qui démontre toute l'utilité de ce dispositif en zone rurale.

Cette idée d'un logement d'urgence dans un village de la campagne rhodanienne a par ailleurs valu à Sylvie Martinez d'être reçue à l'Elysée début février 2025 en compagnie de six autres élus ruraux. Le président de la République souhaitait rencontrer ces maires pour parler d’initiatives inspirantes mises en place dans leur territoire.

 

Carte électorale · RCF LyonRhône : la maire de Saint-Clément-sur-Valsonne reçue à l'Élysée
Émission Changer le monde, ça commence ici © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Changer le monde, ça commence ici...
Émission Changer le monde, ça commence ici © RCF
Découvrir cette émission
Cet article vous a plu ? Partagez-le :

Votre Radio vit grâce à vos dons

Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation  de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.