Retour sur le Jubilé des jeunes 2025 avec Julien Dupont

Depuis septembre 2024, le père Julien Dupont occupe la fonction de délégué à la pastorale des jeunes à la conférence des évêques de France. Sa mission, pendant cette année à ce poste, a notamment été de préparer et d’organiser le Jubilé des jeunes. Retour sur cette année de préparation et cette semaine.

RCF : Cette année d'organisation du Jubilé a été marquée par le changement de pape. Est-ce qu’il y a eu des changements, des ajustements à faire ?

Julien Dupont : Sur l'ensemble, plutôt non. Le Jubilé était préparé et organisé par le dicastère pour l'évangélisation, et ce dicastère organise le Jubilé comme il l'entend. Même s'il y a toujours des rendez-vous avec le Saint-Père.

Ce qui était un peu plus particulier, c'est évidemment le message que le pape a pu adresser qui est un petit peu différent. Chaque pape met en avant telle ou telle attention, tel ou tel geste, tel ou tel moyen pour rejoindre les jeunes. On a découvert un pape qui lui-même découvre aussi la fonction. On a vu aussi un homme prêt à aller à la rencontre des jeunes et heureux de voir cette jeunesse réunie à Rome.

RCF : Quel message du pape retenez vous ? 

Il a quand même invité les jeunes à être acteurs, notamment de la paix, mais d'abord à être acteurs dans ce monde. D'être finalement des chrétiens qui s'engagent pour un monde plus juste et plus solidaire. Et c'est sans doute un des messages assez forts qu'il a cherché à transmettre aux jeunes.

À la différence du pape François, on était moins dans les punchlines, dans les petites phrases que les médias aiment bien parce qu'on les retient facilement. On était dans une attitude assez profonde, assez ajustée, qui était de reconnaître que ces jeunes qui ont plus de 18 ans, ce sont eux, comme d'autres, qui doivent porter l'Église d'aujourd'hui et de demain.

Le message était clair, il n'a pas dit « rentrez au séminaire », il leur a dit « soyez des acteurs pour un monde plus beau, plus juste, plus vrai ». On a sans doute tous à y entendre quelque chose, parce que l'espérance commence justement par le fait que chacun s'engage à changer le monde dans lequel nous sommes. 

RCF : Pour ces jeunes et notamment les néophytes, est-ce que ce Jubilé des jeunes était une nouvelle étape dans leur parcours de foi ? 

Participer à un tel événement, c'est se laisser fortifier par le Christ. C'est découvrir un autre visage de l’Église.

Ces jeunes se sont évidemment retrouvés en lien avec d'autres, ont pu dialoguer avec d'autres de leur foi. Ils s'accueillent les uns les autres, et en même temps, ils vont à la rencontre de l'autre. C'est extrêmement beau, extrêmement fort. Pour tous ces jeunes, c'est nécessaire. Ils ont découvert qu'il y avait d'autres manières de pouvoir exprimer sa foi. Et c'est justement cette rencontre-là qui a du sens et qui est porteuse d'avenir. 

Alors souvent, ils disent « J'ai eu le meilleur prêtre qui m'a préparé, j'ai eu la meilleure église ». Ils arrivent à Rome, puis ils découvrent qu'en fait, il y a plein d'autres jeunes prêtres. Puis celui-ci, il fait de la moto, et celui-là, il a su te parler à toi parce qu'il est allé boire une bière avec toi, et ça avait du sens pour toi.

C'est ça qui a du sens, c'est de leur permettre de comprendre cette immense diversité de l'église, et de leur permettre de voir que tous sont des acteurs de la foi.

RCF : Après un an de fonction, quel est l'enjeu majeur pour les jeunes dans leur parcours de foi ? 

Le jeudi, la délégation française était invitée à venir au lycée français qui nous a accueillis. Les étudiants et les jeunes professionnels étaient invités à une grande et belle journée de réflexion et d'échange. Le thème de la journée était : “apprendre à rêver”. Dans cette belle journée, marquée principalement par des tables rondes, par des échanges, par des débats, par de la rencontre, on a cherché à offrir à chacun une capacité de rêver.

Non pas rêver en l'air, mais désirer, d'une certaine manière. C’est peut-être le message le plus fort de leur dire : “Continuez de désirer ce monde plus beau, ce monde plus juste.” C'est-à-dire, à la fois avoir la tête dans le ciel, mais en ayant déjà les pieds sur terre. Tout l'enjeu de la pastorale des jeunes, c'est de tenir les deux.

Et pour tous ces jeunes, c'est sans doute là un élément fort qui leur a été donné de vivre lors du Jubilé.