Retour sur l’Assemblée des évêques de l’automne 2025 avec Mgr Jean-Louis Balsa
Réunis à Lourdes du 4 au 9 novembre 2025, les évêques de France ont tenu leur assemblée plénière d’automne. Sous la présidence du cardinal Jean-Marc Aveline, ils ont réfléchi aux grands défis de l’Église : éducation, jeunesse, abus, et dialogue œcuménique. Mgr Jean-Louis Balsa, évêque d’Albi, revient sur les moments marquants de cette rencontre placée sous le signe de l’unité et de l’espérance.
Mgr Jean-Louis Balsa, évêque d'Albi © Diocèse d'AlbiRéunis à Lourdes du 4 au 9 novembre 2025 pour leur assemblée plénière d’automne, les évêques de France ont entamé une semaine de travail dense et spirituellement féconde.
Au cœur de leurs échanges : la mission de l’Église dans un monde en mutation, les défis de l’éducation, la lutte contre les abus, la place des jeunes, et une réflexion renouvelée sur l’unité des chrétiens, marquée par la présence exceptionnelle du patriarche œcuménique Bartholomée Ier de Constantinople.
Joint à Lourdes, Mgr Jean-Louis Balsa, évêque d’Albi, partage ses impressions sur ce moment fort de la vie ecclésiale :
Ce qui m’a marqué dans le discours d’ouverture du cardinal Jean-Marc Aveline, notre nouveau président, c’est sa capacité à rassembler. Nous sommes une collection d’évêques, chacun avec sa mission propre, mais nous nous retrouvons comme frères pour réfléchir et prier ensemble pour l’Église. Le cardinal nous a invités à rechercher l’action de Dieu dans nos diocèses, à la lumière du mystère du Christ et sous la docilité de l’Esprit Saint.
Le ton donné par le cardinal Aveline est à la fois spirituel et concret : une Église au service du salut, attentive à l’éducation, à la justice, à la miséricorde, et vigilante face aux dérives idéologiques.
"Il nous a rappelé la nécessité de nous méfier des extrémismes identitaires, qu’ils soient politiques ou religieux, et de recentrer notre identité sur le Christ. L’Église n’a pas vocation à servir un parti ou une idéologie, mais à annoncer le salut et à servir les plus pauvres", souligne Mgr Balsa.
Les jeunes, une priorité pastorale
Parmi les thèmes majeurs, la jeunesse a occupé une place centrale. Les évêques constatent un regain d’intérêt spirituel chez les jeunes générations, souvent en quête de sens et de repères.
"Nous voyons de plus en plus de catéchumènes. Les jeunes ont un véritable désir d’Église. Nous devons leur permettre de grandir dans la foi sans oublier les aînés, à qui nous devons beaucoup", explique Mgr Balsa.
Ce mouvement de renouveau spirituel s’accompagne d’un appel à rendre la Parole de Dieu plus accessible et les liturgies plus vivantes. "Il s’agit de recentrer les jeunes sur la personne de Jésus, dans une Église qui accueille et accompagne sans se laisser détourner par des récupérations idéologiques", ajoute l’évêque d’Albi.
Une assemblée marquée par le souffle œcuménique
Moment particulièrement fort de cette session : la rencontre avec le patriarche œcuménique Bartholomée Ier, figure majeure du christianisme oriental.
"C’est une éminence qui joue un rôle central dans l’unité de l’orthodoxie", rappelle Mgr Balsa. "Il nous a exhortés à réinvestir le monde et les sciences pour y rendre le Christ concret. Il a aussi mis en garde contre la domination de la technique, les nationalismes et les confusions entre spirituel et temporel."
Dans un discours puissant, le patriarche a appelé à résister à la "tentation du néant" induite par le culte de la technologie et à défendre la liberté spirituelle face aux dérives politiques et religieuses, rappelant notamment les risques de soumission des Églises aux pouvoirs temporels, qu’ils soient en Russie ou ailleurs.
L’enseignement catholique et l’avenir de l’Église en débat
Parmi les autres sujets abordés, les évêques ont échangé avec le nouveau directeur de l’enseignement catholique, Guillaume Prévost. Les discussions ont porté sur la mission éducative de l’Église, sa spécificité spirituelle et la nécessité de maintenir une cohérence entre foi et éducation.
"L’enseignement catholique doit tirer sa force de la Trinité et du Christ qui se manifeste à travers tous ceux qu’on accueille", explique Mgr Balsa.
Enfin, un temps de réflexion sur la place des jeunes a permis d’envisager un grand mouvement synodal national et une consultation interdiocésaine en vue des prochaines grandes rencontres, notamment la perspective des JMJ à Paris en 2030, sur laquelle un vote est prévu.
Entre renouveau spirituel, unité ecclésiale et ouverture œcuménique, cette assemblée d’automne 2025 s’impose comme un moment clé pour l’avenir de l’Église en France, une Église appelée à conjuguer tradition et modernité, fidélité et espérance.


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