Rentrée des enseignants: "nous n'allons pas nous contenter de paroles et de bonnes intentions" explique le SNIUPP
Après une année scolaire tendue, avec la crise du baccalauréat et des relations compliquées entre les syndicats et le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, les enseignants ont repris vendredi 30 août le chemin de l’école, pour le primaire et le secondaire du moins. Mardi dernier, le ministre s’est cependant montré très confiant sur cette rentrée, insistant notamment sur les avancées en vigueur dans le primaire, et sur la nouvelle version du bac, mais également plus conciliant avec les syndicats enseignants, ouvrant notamment la porte à des hausses de salaire.
"Quand le gouvernement est arrivé, la première mesure prise avait été le gel du point d’indice qui avait été dégelé sous le quinquennat précédent. Et ils ont reculé le calendrier sur le protocole d’accord des salaires. Il s’agit là de ce qui aurait dû être fait à la précédente rentrée. Et il s’agit de 300 euros en moyenne. Dans le même temps les cotisations retraites augmentent, certains ne verront rien sur leur fiche de paye" précise Francette Pepineau, co-secrétaire général et porte-parole du SNUIPP, le syndicat majoritaire de l’enseignement dans le primaire.
Ces derniers n’en attendent pas moins des mesures concrètes pour l’année qui débute. "Nous sortons d’un épisode très difficile puisqu’au printemps, nous avons été en crise avec ce ministère qui proposait une loi qui n’était pas en mesure de répondre aux vraies préoccupations de l’école, dont la réussite des élèves. Nous avons eu un bras de fer, et c’est vrai qu’en cette rentrée, le ministre a tenu compte de cet épisode, et il a la volonté de ne pas voir le fossé se creuser davantage. Mais nous n’allons pas nous contenter de paroles et de bonnes intentions, nous allons voir ce qui se dessine réellement, mais pour l’instant nous n’avons pas de mesure concrète" explique-t-elle.
Pour cette dernière, "il y a des questions urgentes dans l’école, aujourd’hui. Toutes les évaluations internationales nous le disent. Nous avons un problème d’inégalités en France puisque les inégalités sociales se transforment en inégalités scolaires. Il faut investir dans l’éducation. Les autres pays l’ont fait, il n’y a pas de raison que l’on n’y arrive pas. Il y a une volonté d’abaisser les effectifs dans les classes, il faut poursuivre cela. Il faut ensuite mieux former les enseignants avec une formation continue. Pour le moment on est au stade d’annonces. Et puis il y a le salaire. Notre métier n’est plus attractif. Il faut absolument augmenter les salaires. On est très en-dessous de nos collègues européens".
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