Renaud Muselier: "les maires sont des pôles de stabilité"
Le 8e salon des communes et intercommunalités des Alpes-Maritimes a lieu ce jeudi 9 octobre à Grasse. Le tout dans un contexte politique de défiance. Le président de la région Sud, Renaud Muselier, appelle à faire confiance aux maires, "pôles de stabilité" et leur renouvelle du soutien.
Renaud Muselier lors de l'inauguration du 8e salon des communes et intercommunalités des Alpes-Maritimes à Grasse - RCFRenaud Muselier, un budget est prévu lundi (selon Sébastien Lecornu), les maires sont nombreux à s'inquiéter, certains remettent à plus tard des projets, quel est votre regard aujourd'hui sur ce moment très incertain ?
On a un engagement politique et public de proximité à la Région. La difficulté au niveau national c'est l'instabilité totale et nous on a des pôles de stabilité, les maires sont des pôles de stabilité.
Les maires ils ont leur élection, ils sont contraints et doivent retourner devant les électeurs au moment où il y a cette instabilité financière et politique. Nous à la Région on essaie de les aider beaucoup puisque nous n'avons pas d'enjeu politique si ce n'est de conforter notre stabilité et moi je vois le travail qu'ils font au service de leurs concitoyens, j'essaie de les aider le plus possible pour leur financer ou co-financer leur dossier ou leur projet de façon à ce qu'ils aient toujours un projet d'avance quelque part dans leur commune.
L'arrêt, l'absence de vision, la peur c'est jamais bon et donc il est absolument indispensable de montrer qu'on est stable, qu'on est solide, qu'on a le calme des vieilles troupes et donc on peut affirmer que l'instabilité nationale nuit considérablement à la classe politique.
Vous avez une région qui est très rurale, de nombreux départements ruraux avec des communes qui vont parfois se retrouver peut-être sans candidats, c'est une réalité aujourd'hui ?
Je ne suis pas si sûr que ça soit le cas. Il y a un problème parfois: entre 10 et 20% de maires qui ne veulent pas se représenter mais il y a toujours beaucoup de candidats.
Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de candidats qu'il y a beaucoup de gens compétents, surtout qu'au niveau des municipalités l'étiquette nationale a moins d'importance, ce qui compte c'est la proximité, la capacité d'avoir une liste ouverte proche de nos concitoyens et pas tellement l'étiquette politique nationale. Donc il y a beaucoup de candidats et il vaut mieux prendre toujours et voter pour le plus compétent, le plus stable, le plus expérimenté et dans ce monde complexe, l'expérience peut être utile et donc j'invite nos concitoyens à plutôt regarder près de chez eux celui qui est le plus proche, celui qui a aidé, celui qui était là même si tout n'est pas parfait sur la propreté, sur l'aménagement du territoire, etc.
Et vous à la Région, est-ce que ça vous inquiète cette instabilité nationale ?
Oui.
Il faut faire un budget et que les parlementaires parlent du budget, ils sont là pour ça. Un budget à l'Assemblée c'est fait pour être amendé, modifié, discuté et que les parlementaires fassent leur travail. Maintenant, attention, nous pour les Régions mais pour les Départements, les collectivités dans l'ensemble, tous nos comptes sont dans l'équilibre. Nous on sait compter. Je les invite un peu au niveau national à faire pareil, il faut qu'ils se réforment parce que nous l'année dernière au niveau de la Région, on a contribué à plus de 120 millions d'euros donc on a dû arrêter un certain nombre de choses. Mais on a dit "c'est one shot", "on vous aide une fois mais c'est pas pour le refaire tous les ans".
On ne peut pas combler le trou puisque vous creusez le puit, donc ça devient un puit sans fond, donc il faut qu'ils se réforment et là on veut bien contribuer tous collectivement à la réforme, à la refonte et à une aide collective mais s'il n'y a aucune réforme et que c'est simplement l'impôt qui augmente ou la taxe sur les collectivités qui augmente aussi, ça n'a aucun sens.



