Raymond Fournel passe le témoin du District de football de Haute-Loire après 28 ans de présidence
Il y a des figures qui marquent un sport et un territoire. Raymond Fournel en fait partie. Alors que débute l'Euro de foot, l’actuel président du District de Football de Haute-Loire rend son tablier ce samedi 15 juin. Une assemblée élective se tient à Blavozy. Raymond Fournel revient sur ses 44 ans passés au District dont 28 à sa tête.
Quel est votre sentiment à quelques heures de passer le témoin ?
Pour l’instant ça ne me fait encore rien. Je pense que ça commencera à me travailler les tripes à partir de samedi soir. C’est une décision murement réfléchie. Il n’y a aucun regret. Il y a eu beaucoup de satisfaction. Il y a eu quelques soucis mais c’est vrai qu’en 44 ans tout ne peux pas être parfait, mais enfin ce que je retiendrais c’est que j’ai eu la très grande chance de rencontrer des hommes et des femmes de très grande qualité qui m’ont énormément aidé dans ma tâche de président.
J’ai eu la très grande chance de rencontrer des hommes et des femmes de très grande qualité qui m’ont énormément aidé dans ma tâche de président.
Que retenez-vous de ces 28 ans de présidence du District ?
Ce que je retiendrais d’abord c’est que le football départemental a énormément progressé sur tous les points de vue, en particulier sur le football féminin. Moi quand j’ai pris la présidence du District et même quelques années avant, mon prédécesseur Monsieur Chabrier, m’avait simple dit un jour « Toi qui n’a que des filles tu vas démarrer le foot féminin ». On a démarré le foot féminin. Bien sûr grâce à l’effort fait par les clubs, maintenant au niveau de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de football, on est un District presque phare. On a des équipes qui jouent en National, on a des équipes qui jouent en régional. On est présent en foot à 11, on est présent en foot à 8, on est présent chez les jeunes. Le foot féminin est une de mes satisfactions.
Qu’est-ce qui vous a fait vibrer, vous a animé ces 28 dernières années ?
Oh je crois que c’est la passion ! Peut être au détriment de ma famille que j’ai peut-être un peu délaissé mais voilà j’ai eu la grande chance d’être toujours bien accompagné par mon épouse et par mes filles… voilà et voilà (retenant une larme)… ça va s’arrêter, oui ça va s’arrêter mais j’ai confiance en l’avenir car on a des clubs très réactifs et le football continuera à bien se structurer et à progresser. On est quand même un petit département. On a le club du Puy Foot qui nous a fait vibrer en début d’année, autant par les garçons que par les filles. Le match à Saint-Etienne contre Rennes restera dans les mémoires. Les filles pareil contre le Paris-Saint-Germain.
ça va s’arrêter, oui ça va s’arrêter mais j’ai confiance en l’avenir car on a des clubs très réactifs et le football continuera à bien se structurer et à progresser.
Est-ce qu’il y a des choses que vous auriez souhaité faire différemment, aller plus loin ?
Faire différemment, je ne sais pas. Je reviendrai sur un dossier qui m’a particulièrement marqué et qui maintenant, une fois que tout est terminé, sans faire trop Cocorico, mais j’en sui un petit peu fier, c’est là aussi grâce à l’aide de beaucoup de gens, y compris de certains parlementaires, c’est l’arrivée des 13 clubs qui jouaient dans le district de la Loire. Moi mon but c’était de réunifier ce département et surtout pour apporter une force en qualité. Pas seulement en quantité parce que déjà les licenciés ils étaient chez nous. Je crois que maintenant ces clubs là sont ravis de disputer les championnats régionaux, nationaux et départementaux du District de la Haute-Loire.
Ce qui m’a marqué également c’est lorsque Aimé Jacquet est venu à Yssingeaux à l’invitation de Jacques Barrot à la Salle de la Coupe du Monde pour amener la Coupe du Monde. Ca a été un moment fort de ma vie.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué au cours des 7 mandats ?
Ma première Coupe du Monde à Paris, en 1998. J’aurais des anecdotes à raconter, les 2 buts de « Zizou », battre le Brésil, ça a été quelque chose d’extraordinaire. Ce qui m’a marqué également c’est lorsque Aimé Jacquet est venu à Yssingeaux à l’invitation de Jacques Barrot à la Salle de la Coupe du Monde pour amener la Coupe du Monde. Ca a été un moment fort de ma vie. Et puis après il y a eu les différentes Coupes du Monde. Je suis allé au brésil, je suis allé à Doha, à toutes le finales de la Coupe de France, au différents championnats d’Europe, c’est extraordinaire.
Ces moments vous ont marqué car il y avait une ambiance particulière ?
Oui il y a une ambiance. Je me rappelle, au Brésil, pour la finale de la Coupe du Monde c’était exceptionnel. Aller dans ce stade là, pour quelqu’un qui aime le foot mais même pour n’importe qui, en plus quand on est passionné, c’est des bons moments que je dois au football. Ca permet peut-être un peu de compenser les quelques petits soucis qu’on peut avoir. Mais on les assume quand on est président. On doit gérer. Mais je redis bien, j’ai eu la grande grande chance d’être toujours très bien accompagné par la majorité des membres du comité directeur qui était à mes côtés depuis de nombreuses années.
Qu’est-ce qui vous a déçu dans ces 28 ans ?
Il y a le développement de certaines pratiques. J’aurais bien aimé qu'on arrive à développer un peu plus la discipline du Futsal mais cette très compliqué. Trouver des installations pour faire du Futsal c’est un peu compliqué. Maintenant dans les objectifs c’est de développer le Futnet qui vient d’arriver au niveau national.
Le Futnet ?
C’est un peu du tennis ballon amélioré, sur un demi terrain de tennis. J’ai un technicien qui est à fond là-dessus et qui vient de rejoindre l’équipe de France de Futnet en tant qu’entraineur adjoint.
On est un District où il y a le moins d’incivilités mais il y en a quand même et on aimerait qu’il n’y en ai plus parce qu'il est anormal de s’attaquer à un arbitre physiquement.
Quelles déceptions ?
Les déceptions on peut toujours en avoir comme la violence qui est arrivée et qui ne donne pas toujours une bonne image du football. Mais je crois que c’est un peu la société qui veut ça actuellement et il ne faut pas que je culpabilise. Il n'y a pas que le football où il y a de la violence. Encore on est pas les plus pénalisés. Je n’ai pas les statistique là mais on est un District où il y a le moins d’incivilités mais il y en a quand même et on aimerait qu’il n’y en ai plus parce qu'il est anormal de s’attaquer à un arbitre physiquement. Mais de plus en plus on s’aperçoit que ce n’est plus seulement entre joueurs. Ca vient souvent de derrière la main courante. Des supporters qui sont peut-être à cran et le dimanche ils viennent se défouler un peu sur un terrain de foot. Parfois ça part un peu en dérive mais bon rien de quand même catastrophique.
Est-ce que la violence a augmenté ces dernières années ?
Ca n’a pas trop augmenté mais ce sont les formes qui ont changé. J’ai eu la chance d’avoir un président de commission de discipline, mon ami Jean-Michel Jouve, qui est un ancien avocat et qui a su mener cette commission de la meilleure des façons et surtout en véritable professionnel.
Raymond Fournel poursuit encore quelques mois ses missions à La Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Football où il est vice-président ainsi qu’à la Haute Autorité de la Fédération Française de Football.
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