Quels sont les enjeux de l’universitarisation du CHR Metz-Thionville pour la Lorraine ?

L’universitarisation du Centre Hospitalier Régional Metz-Thionville revêt un enjeu primordial pour la Moselle, et par extension pour la Lorraine. « La répartition des médecins en France n’est pas idéale. Sur la ville de Metz, on voit que dans cinq ans, un tiers des médecins généralistes partira à la retraite », alerte le Dr Khalifé Khalifé. « Il faut que l’on ait réglé ce problème des médecins généralistes dans les trois ans, tout comme celui de la médecine spécialisé ». C’est pourquoi le premier adjoint au maire de Metz veut, depuis de nombreuses années, faire du CHR Metz-Thionville un Centre Hospitalier Universitaire. Un passage en CHU permettrait donc de former des médecins en Moselle, et d’avoir plus de chances de les conserver sur le territoire. « On a énormément de jeunes Mosellans qui vont se former ailleurs et qui ne reviennent pas. Il faut pallier cela avec l’universitarisation », explique le Dr Khalifé Khlaifé. Un projet d’universitarisation, pas forcément vu d’un bon œil à Nancy…

Début de polémique entre Mathieu Klein et François Grosdidier

L’universitarisation du CHR Metz-Thionville est un sujet sensible. Un début de polémique avait enflé il y a quelques jours entre Mathieu Klein, maire de Nancy, et François Grosdidier, maire de Metz. Mathieu Klein juge en effet « inacceptable », la création d’une deuxième faculté de médecine en Moselle. « L’universitarisation de Metz-Thionville n’a de sens qui si elle s’inscrit dans un projet régional. Il ne serait ni raisonnable, ni souhaitable que deux CHU existent à soixante kilomètres l’un de l’autre en se tournant le dos. Et il serait encore moins acceptable d’avoir une université de Lorraine qui abriterait deux facultés de médecine et deux hôpitaux universitaires. Il y a donc bien un projet de territoire à inventer en accompagnant la dynamique de l’universitarisation du nord de la Lorraine », déclarait le maire de Nancy dans les colonnes du Républicain Lorrain.

Une sortie médiatique qui ne fut pas du goût de François Grosdidier, qui parle « d’expression déplacée » de Mathieu Klein. « C’est une tutelle de Nancy sur Metz qui serait inacceptable, autant que l’est la non-mise en œuvre depuis 2019 de la convention d’universitarisation du CHR Metz-Thionville  qui a motivé la mission d’inspection des ministères de la Santé et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche », répondait le maire de Metz sur ses réseaux sociaux. « Le sujet aujourd’hui est là et seulement là. S’il est réglé, celui évoqué par M. Klein ne se posera pas. En tout état de cause le maire Metz n’a pas besoin d’autorisation du maire de Nancy, et inversement ».

L'universitarisation du CHR Metz-Thionville n'a pas fini de faire parler...