Quelle Eglise pour et avec les pauvres en Haute-Savoie ?

"Nul n'est trop pauvre pour n'avoir rien à partager". C'était l'un des slogans du rassemblement national Diaconia, à Lourdes en 2013. Un rassemblement qui donnait la parole à des personnes en précarité, malades physique ou psychique, souffrant de solitude, de handicap, de l'exil... Comme 150 autres haut-savoyards, Joseph Viloux a participé à ce rassemblement : "Entendre leurs paroles, ça m'a transformé. C'était puissant." Après cet événement national, une équipe haut-savoyarde Servir la Fraternité a été créé. Et le diocèse d'Annecy a proposé un rassemblement local Diaconia en 2014. Objectif : inciter les paroisses à ne pas déléguer aux associations la solidarité et la fraternité, pour vivre pleinement les trois piliers de la vie chrétienne : annoncer, célébrer... et servir ! 

La paroisse est maintenant identifiée comme un acteur de fraternité

Une démarche qui porte, au fil des ans, de nombreux fruits. En vieille ville d'Annecy, le café du curé s'ouvre aux personnes handicapées de la communauté de l'Arche. A Sevrier, la paroisse organise une distribution alimentaire. Ailleurs, c'est une salle paroissiale qui accueille des personnes sans-abris les nuits d'hiver, etc. Des actions qui ouvrent les paroisses à leur environnement et aux autres acteurs locaux. "Maintenant, nous sommes identifiés comme acteurs de fraternité. Pas seulement comme le clocher ouvert le dimanche. Le maire est venu nous solliciter pour une personne en difficulté." se réjouit Odile Musset, correspondante de la paroisse de Pringy pour la diaconie (le service du frère). 

Que toute personne fragile puisse être pleinement membre et actrice de la communauté

"L'enjeu, une fois que l'on agit, c'est de faire le lien entre ces actions et le cœur de notre Espérance. Et arriver à intégrer les personnes fragiles qui le souhaitent à la communauté. Pour que la parole de ces personnes, souvent invisibles, soit entendue. Qu'ils soient acteurs" souligne Yvan Rozier, délégué épiscopal à la diaconie pour le diocèse d'Annecy. "Faire Eglise pour et avec les pauvres, ça ouvre à l'autre, au non-jugement. Ca change le regard. Une conversion, à la suite du Christ ! " conclut Bernard Satin, membre de l'équipe diocésaine Servir la Fraternité.