Que signifie le Concile de Nicée pour l’orthodoxie chrétienne ?

Un concile, une foi, une Église : Nicée, 325

En mai 325, l’empereur Constantin convoque à Nicée, en Bithynie, un concile rassemblant plus de 300 évêques venus de tout l’Empire romain. C’est le premier concile œcuménique de l’histoire du christianisme, une assemblée décisive pour l’unité de la foi.

Les débats, vifs et passionnés, portent principalement sur la nature du Christ : Jésus est-il vraiment Dieu ? Le prêtre Arius affirme que le Fils n’est pas de même nature que le Père, qu’il a été créé. Une vision jugée incompatible avec la foi chrétienne et fermement rejetée par les Pères conciliaires.

Le concile affirme alors, dans une profession de foi solennelle, que Jésus est “vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père”. Ces mots deviendront la base du Credo de Nicée, encore proclamé aujourd’hui dans les Églises catholiques, protestantes et surtout orthodoxes.

Un repère théologique majeur pour l’orthodoxie

Pour l’Église orthodoxe, ce premier concile est fondateur et normatif. Il ne s’agit pas simplement d’un épisode historique, mais d’un jalon essentiel de la Tradition. Le concile de Nicée est l’un des sept conciles œcuméniques reconnus comme sources doctrinales. Il est célébré chaque année lors du dimanche des Pères de Nicée, au mois de juin dans le calendrier orthodoxe.

La fidélité aux décisions des Pères conciliaires de Nicée est une marque profonde de l’orthodoxie. Elle fonde l’unité doctrinale et ecclésiale autour de ce que l’on appelle l’orthodoxie de la foi, c’est-à-dire la juste manière de croire et de prier. Le mot même d’orthodoxie signifie d’ailleurs : "la droite foi".

Une actualité œcuménique pour les 1700 ans

En 2025, à l’occasion des 1700 ans du Concile de Nicée, plusieurs initiatives œcuméniques voient le jour, notamment entre orthodoxes, catholiques et protestants. Car si ce concile fut le berceau d’une unité théologique, il peut aussi devenir aujourd’hui un chemin de réconciliation entre les Églises.

À l’Est comme à l’Ouest, Nicée reste un repère. Et dans un monde chrétien parfois fragmenté, cette mémoire commune pourrait devenir un levier de dialogue et de communion.

De Nicée à aujourd’hui : une Église appelée à l’unité

Redécouvrir Nicée, c’est plonger aux sources de la foi chrétienne, mais aussi entendre un appel brûlant à l’unité. Dans le tumulte de leurs débats, les évêques de 325 ont su écouter l’Esprit Saint et proclamer ensemble le cœur de la foi.

1700 ans plus tard, cette proclamation résonne encore dans les liturgies, les prières et les chants de l’Église orthodoxe. Un héritage vivant, reçu non comme une archive mais comme une source d’inspiration toujours actuelle pour les croyants d’aujourd’hui.